Votre carrière : Parlons franc. Les conseils d’une dirigeante qui a le cœur à la recherche, comme moyen de donner en retour

Joyce Boye, Ph.D. es la Directrice générale, Direction des aliments, Direction générale des produits de santé et des aliments, Santé Canada.

Quelle est la chose qui surprend le plus à propos de votre travail?

Je dirais la polyvalence des connaissances en ingénierie et la façon dont elles peuvent être appliquées à l’agriculture, à la gestion et au leadership. Je suis passionnée par l’ingénierie et les sciences. Pour moi, c’est une quête de connaissances, de savoir comment les choses ont été créées et d’utiliser ces connaissances pour en créer de nouvelles. C’est incroyable ce qu’on peut faire avec la science, l’ingénierie et la technologie.

Comment êtes-vous arrivée à ce secteur d’activité?

Dans mon adolescence, j’ai pris conscience de la faim dans le monde. J’avais appris qu’il y avait une sécheresse en Éthiopie et je voyais à la télévision des images d’enfants qui mouraient faute de nourriture. J’ai pensé qu’il était totalement inacceptable que le reste du monde puisse regarder 40 000 enfants par jour mourir de faim, et j’ai décidé de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour faire baisser ces chiffres. J’ai alors décidé de consacrer mes études supérieures à l’alimentation et l’agriculture.

Quel est le souvenir le plus mémorable que vous conservez de votre travail?

J’en ai beaucoup, mais celui qui ressort le plus du lot est le suivant. J’ai fait une présentation lors d’une conférence où j’ai parlé de la recherche sur les allergies alimentaires. Plusieurs mois après, une personne qui avait assisté à ma présentation m’a dit au cours d’une conversation : « Mme Boye, vous avez sauvé la vie de mon amie! » J’ai été décontenancée, car je n’avais aucune idée de la façon dont j’aurais pu faire une telle chose. J’ai appris que son amie était aux prises avec des symptômes et d’importants problèmes de santé qui ne s’amélioraient pas. Après mon exposé, son amie a consulté un médecin et découvert qu’elle était atteinte de la maladie cœliaque. Cette personne a été tellement inspirée qu’elle a décidé de faire des études supérieures sur les allergies alimentaires.

Que peut-on faire pour soutenir les femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM)?

Je pense à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Nous avons fait beaucoup de progrès, mais il faut encore assouplir le quotidien du travail pour que les femmes puissent entrer dans le domaine et y réussir. Nous pouvons y arriver avec des politiques qui facilitent l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Je suis heureuse de constater que nous commençons déjà à voir de tels changements. Avec des horaires de travail variés, les gens ont prouvé qu’ils pouvaient être productifs tout en respectant leur style de vie.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes intéressés par une carrière en sciences, en technologies, en ingénierie ou en mathématiques?

Je trouve les acronymes utiles pour se rafraîchir la mémoire, alors je dis souvent PARLons Franc.

P signifie passion et préparation. J’encourage les gens à trouver ce qui les anime et, une fois qu’ils l’ont déterminé, à s’y préparer, à reconnaître les postes qui les intéressent et à se faire une idée de l’expérience, des connaissances et des compétences requises pour ces postes.

A est pour les affectations intérimaires : elles sont un excellent moyen d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences.

R comme réseau. Portez-vous volontaire pour travailler sur des projets avec d’autres et explorez comment vos connaissances peuvent contribuer à différentes initiatives, notamment en travaillant dans un domaine à l’extérieur de votre zone de confort.

L comme langues. De nombreux postes exigent le bilinguisme, alors n’attendez pas, renseignez-vous sur les niveaux de langue et essayez de les atteindre (par exemple, BBB, CBC, etc.).

F comme formation. Je pense que les compétences et le caractère sont importants dans le développement et le perfectionnement d’une carrière, et la formation aide à affiner les deux.

Quels sont vos loisirs, et influencent-ils votre travail?

J’adore photographier les nuages. Le mouvement des nuages est une expression libre et non structurée de la nature, et malgré l’absence de structure de leur mouvement, les nuages peuvent prendre des formes structurées qui rivalisent avec le travail d’un artiste. Lorsque je lève les yeux et que je vois les nuages se rassembler soudainement en une composition intrigante, je suis remplie d’admiration, car je sais que cette composition n’existera qu’une seule fois dans toute la vie de notre univers. J’aime capturer ces moments dans l’espoir de les éterniser.

Qu’espérez-vous voir dans votre domaine au cours des dix prochaines années?

J’espère voir les sciences virtuelles accueillies comme jamais auparavant. Il est essentiel de continuer à soutenir le secteur agricole pour qu’il soit compétitif, résilient et durable, et pour ce faire, nous devons adopter de nouvelles technologies et des approches transformatrices de l’exécution du travail. Je garde également l’espoir qu’un jour, aucun enfant ne se couchera le ventre vide et ne mourra faute de nourriture.

 

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