Sommaires des réunions du groupe d’experts de la CSC sur la COVID-19

Dans le cadre de la réponse à la pandémie de COVID-19, la conseillère scientifique en chef du Canada (CSC) a créé le groupe d’experts sur la COVID-19 pour la conseiller sur les derniers développements scientifiques pertinents concernant la COVID-19. Ces informations aident la CSC à fournir des conseils actuels, interdisciplinaires et indépendants au premier ministre et au gouvernement.

Sur cette page :

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 1 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 10 mars 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 9 mars.

 


 

Sommaire

  • La CSC a convoqué une réunion avec un groupe d’experts multidisciplinaires.
  • L’objectif de la réunion était de faire le point sur les dernières avancées scientifiques concernant la COVID-19 dans les domaines de la modélisation des maladies, du comportement social, de la recherche biomédicale et clinique ainsi que de cerner les lacunes du Canada.
  • La propagation des maladies dépend du contexte. Les données internationales sur l’infection à la COVID-19 et le taux de mortalité peuvent être biaisées ou inapplicables au Canada. Nous avons besoin de données et d’analyses spécifiques au Canada pour éclairer la prise de décision.

Experts participants :

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael’s
  • Babak Pourbohloul, Doctorat, Université de Colombie-Britannique

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d’Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d’Ottawa
  • Steven Taylor Ph.D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Gary Kobinger Ph.D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Caroline Quach M.D., Université de Montréal

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Eng Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Modélisation des maladies

 

  • La modélisation mathématique peut être utilisée pour mieux comprendre la propagation de l’infection et les services nécessaires pour répondre à la COVID-19.
  • La propagation des maladies dépend du contexte et sera différente d’un pays à l’autre, ainsi qu’entre les populations rurales et urbaines.
  • Les modèles qui ont été utilisés pour comprendre la propagation de précédentes épidémies de maladies infectieuses peuvent être utilisés pour la COVID-19.
  • Des données sur les itinéraires de voyage et les appareils mobiles existent et pourraient être utilisées pour contrôler le respect des recommandations d’auto-isolement et d’éloignement social. D’autres pays utilisent actuellement ces données.
  • Les incertitudes peuvent avoir un impact négatif sur l’efficacité de la modélisation, notamment le manque de renseignements précis sur le taux d’infection dans la population, le taux d’hospitalisation et le taux de décès.
  • Compte tenu des connaissances en date du 9 mars, les estimations du R0 (le nombre de reproductions de base, défini comme le nombre attendu de cas secondaires produits par une seule infection typique) varient considérablement, ce qui le rend peu informatif pour une politique optimale.
  • Afin d’élaborer des estimations fiables des taux de transmission de la COVID-19 au Canada, les chercheurs en modélisation doivent avoir accès aux données de santé publique, c’est-à-dire le moment où les patients ont probablement été exposés, le moment de l’apparition des symptômes, les informations sur la recherche des contacts, les sources d’infection (nationales ou importées) et les informations sur les tests de dépistage négatifs.

Comportement social et communication

  • Il est essentiel de comprendre les attitudes sociales, la perception des risques et le respect des lignes directrices à tous les stades de l’endiguement de la maladie et de la prévention de sa propagation.
  • Le ministère de la Santé publique de l’Angleterre, en collaboration avec des institutions universitaires, mène des enquêtes sur les messages, la perception des risques, les attitudes et les obstacles à l’éloignement social. Il s’agit notamment de tester l’acceptabilité et la préparation à l’éloignement social, la fermeture des écoles, les restrictions de voyage et les événements.
  • Les experts ne sont pas au courant de ces efforts au Canada. Ces données, recueillies régulièrement et segmentées (âge, sexe, éducation, lieu), serviraient de base à des recommandations comportementales.
  • L’expérience acquise lors des précédentes épidémies montre qu’une communication transparente et rapide avec le public est essentielle pour obtenir une réaction positive et le respect des recommandations en matière de santé publique
  • En ce qui concerne la perception du risque, il n’y semble pas avoir des liens entre la recherche sur la COVID-19 et les agences de santé publique provinciales ou fédérales au Canada.

Diagnostics

Capacité de tests de réaction en chaîne de la polymérase

  • Les tests diagnostiques sont actuellement effectués en utilisant un test basé sur l’ADN appelé réaction en chaîne de la polymérase de transcriptase inverse en temps réel (rRT-PCR).
  • Les échantillons de patients sont acceptés pour les tests si l’individu répond aux critères d’une personne faisant l’objet d’une enquête ou d’un cas probable de la COVID-19.
  • Pour la grippe, des tests de routine sont recommandés. La même chose peut être envisagée pour la COVID-19, pour deux raisons : (1) la protection du système de santé et (2) l’obtention de données canadiennes sur les taux d’infection. Cela peut nécessiter une capacité de pointe.

Tests sérologiques

  • Un test sérologique contre la COVID-19 est un test sanguin qui peut détecter les anticorps qu’un patient produit contre le virus. L’avantage des tests sérologiques est qu’ils peuvent détecter le virus après que l’infection ait été éliminée.
  • La sérologie est importante pour comprendre la propagation de la maladie dans la communauté, en particulier lorsqu’il s’agit de patients présentant des symptômes très légers qui ne sont pas actuellement détectés par les tests PCR. Cela permettra d’évaluer la probabilité de récurrence et l’impact des futures infections de la COVID-19.
  • L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) discute actuellement de la nécessité d’un test sérologique.
  • En Colombie-Britannique, des échantillons de patients en phase aiguë et en convalescence testés pour la COVID-19 seront bientôt disponibles.In BC, acute and convalescent serology samples of patients tested for COVID-19 will soon become available.

Tests de dépistage à domicile

  • Il a été noté que les trousses de tests à domicile financés par la Fondation Gates pourraient être disponibles prochainement; le système de santé doit être préparé à faire face aux incidences que l’accès à ces trousses pourrait avoir sur les visites en clinique et les tests ultérieurs.

La recherche et la transmission des données cliniques

  • La transmission rapide des données et des échantillons de la COVID-19 est importante pour éclairer les décisions pendant l’épidémie.
  • La facilitation du processus est un défi permanent au Canada et doit être abordée.
  • Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont travaillé à la rationalisation des processus du comité d’examen institutionnel (un comité d’examen éthique qui doit approuver les recherches proposées avant qu’elles ne soient menées). Il serait avantageux de prévoir des messages supplémentaires des IRSC sur ce sujet.

La sécurité des patients et des travailleurs de la santé

  • Les complications de la COVID-19 sont d’ordre respiratoire, c’est pourquoi on prévoit une pénurie de respirateurs artificiels.
  • Le Canada manque de capacités de fabrication en ce qui concerne les équipements de protection médicale (p. ex. : les masques chirurgicaux et les masques N95).
  • Des efforts ont été déployés pour tester l’efficacité et la sécurité de l’oxygène par voie nasale (les inquiétudes portent notamment sur la propagation potentielle du virus par aérosol), mais actuellement, un seul site (Sunnybrook) se penche sur cet aspect. Ces tests pourraient être mis en service à d’autres endroits.

Contexte international

  • Il est important de rester connecté au niveau international pour assurer la cohérence des actions et des messages.
  • Le Canada devrait être prêt pour la phase d’essai précoce de vaccination possible des candidats.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 2 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 13 mars 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 12 mars.

 


 

Sommaire

  • L’objectif de la réunion était de faire le point sur les dernières mises à jour scientifiques concernant la COVID-19 et de cerner les lacunes dans l’infrastructure nécessaire au développement de vaccins et de thérapies ainsi que dans la communication efficace avec le public.
  • Il est urgent d’améliorer la coordination de la réponse du Canada à la COVID-19 dans les domaines de la recherche, de la mise en commun des données, des essais cliniques, des processus d’approbation éthique et des communications.

Experts participants :

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael’s
  • Babak Pourbohloul, Doctorat, Université de Colombie-Britannique

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d’Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d’Ottawa
  • Steven Taylor Ph.D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Gary Kobinger Ph.D., Université Laval
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Eng Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

L’infrastructure pour le développement de vaccins et de traitements

 

  • Le Canada a une capacité limitée de production de vaccins de qualité clinique.
  • Le Canada dispose de solides réseaux de vaccination et d’immunisation qui ont une grande capacité à mener des essais cliniques pendant les trois phases.
  • Il est possible que les chercheurs et les entreprises qui n’ont pas de relations de travail avec Santé Canada accusent des retards dans la mise au point de traitements ou de vaccins contre la COVID-19.
  • Pour accélérer la mise au point d’éventuels vaccins et traitements contre la COVID-19, les entreprises et les chercheurs doivent pouvoir accéder facilement et rapidement aux essais de la première phase.

La coordination de la recherche et des essais cliniques

Modélisation des maladies

  • Un groupe du Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’Agence de santé publique du Canada (ASPC) étudie la modélisation des maladies dans une perspective canadienne (en utilisant initialement les données sur la COVID-19 provenant de Chine).
  • Comme le nombre de cas de la COVID-19 continue d’augmenter, les données spécifiques au Canada deviennent de plus en plus essentielles pour une modélisation précise de la maladie. En date du 12 mars, les chercheurs n’avaient pas accès aux données canadiennes sur la santé publique concernant la COVID-19.

Modèles chez les animaux

  • Dans le cas où les médicaments déjà approuvés ne montrent pas d’efficacité dans les essais cliniques contre la COVID-19 (actuellement menés en Chine et ailleurs), les nouveaux composés et les nouveaux médicaments devraient être étudiés à l’aide de modèles chez les animaux.
  • Seuls quelques laboratoires de niveau de confinement 3 (CL3) sont autorisés à travailler avec le virus SRAS-CoV-2 au Canada. Cela limite l’intensité des recherches qui peuvent être menées sur ce virus. La certification proactive des laboratoires CL3 pour travailler avec le virus SRAS-CoV-2 faciliterait le travail sur les modèles chez les animaux.

Essais cliniques

  • Le Canada pourrait bientôt avoir suffisamment de cas de la COVID-19 pour mener des essais cliniques informatifs. Les prochaines semaines sont importantes pour planifier et s’organiser pour mener ces essais, avant que le système de santé et les professionnels ne soient au maximum de leurs capacités.
  • Il existe un excellent système d’essais cliniques pour les patients des unités de soins intensifs, mais pas pour les patients aux symptômes moins graves. Nos défis :
    • Organiser les essais cliniques.
    • Obtenir l’approbation pour des essais cliniques.
    • Acquérir les ressources ou transférer les ressources existantes pour mener les essais cliniques.
  • Il peut être nécessaire de recruter des professionnels de la recherche et des soins de santé d’autres disciplines (p. ex. : oncologie) pour mener des essais cliniques, car les spécialistes des maladies infectieuses sont susceptibles d’être mobilisés en première ligne.
  • Les défis du recrutement de plusieurs hôpitaux pour les essais cliniques comprennent la facilitation des contrats, des accords de transmission de données et des transferts d’argent. Certaines de ces questions se posent au niveau du travail.
  • Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont été félicités pour avoir contacté les institutions de recherche et leur avoir demandé de rationaliser les processus du comité d’examen institutionnel (un comité d’examen éthique qui doit approuver la recherche proposée avant qu’elle ne soit menée) pour les projets concernant la COVID-19. Un autre contact des IRSC avec les institutions de recherche sur ce sujet serait encouragé.

La coordination des communications

  • Il est essentiel de comprendre les attitudes sociales, la perception des risques et le respect des lignes directrices à tous les stades de l’endiguement de la maladie et de la prévention de sa propagation.
  • Le Canada aurait intérêt à surveiller les perceptions des risques, les attitudes et les obstacles à l’égard des interventions proposées (p. ex. : l’éloignement physique) de la population canadienne.
  • Une communication efficace des raisons pour lesquelles les gouvernements prennent certaines mesures et pas d’autres, et la fourniture de preuves à l’appui (p. ex. : les résultats de la modélisation) peuvent faciliter le respect des règles.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 3 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 17 mars 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu'au 16 mars.

 


 

Sommaire

  • L'objectif de la réunion était de faire le point sur les dernières mises à jour scientifiques concernant la COVID-19 et de discuter des défis potentiels de la recherche.
  • Les messages destinés à la communauté des chercheurs et au grand public doivent être clarifiés et renforcés.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael's
  • Babak Pourbohloul Ph.D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Matthew Gilmour Ph.D., Agence de la santé publique du Canada
  • Gary Kobinger Ph.D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Caroline Quach M.D., Université de Montréal
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Invetés participants : (présents pendant les 20 premières minutes de l'appel)

 

  • L'honorable Navdeep Bains, ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie

 

La rétroaction du groupe d'experts sur la réponse à la COVID-19

 

Mise en contact des chercheurs avec le gouvernement

  • Les scientifiques génèrent une grande quantité de données; le mécanisme qui permet de fournir des informations à un lieu centralisé du gouvernement n'est cependant pas toujours clair.

Accès des chercheurs aux données de santé publique

  • Les modélisateurs de maladies ont besoin de données pour déterminer l'efficacité des mesures d'éloignement physique.
  • Une approche basée sur une application pourrait être envisagée pour surveiller le respect des mesures d'éloignement physique, puisque, compte tenu des connaissances en date du 16 mars, la modélisation actuelle suggère une période prolongée de mesures de santé publique (de 8 à 12 mois).

Capacité du Canada en matière de développement de traitements

  • Le Canada a la capacité de faire passer deux vaccins fabriqués au Canada par toutes les phases des essais cliniques dans un délai de 12 mois. Les chercheurs et les entreprises cherchent à savoir si le gouvernement soutiendra ces efforts.
  • Il est important que le Canada développe sa propre capacité à faire passer les vaccins de la recherche aux essais cliniques, puis à la distribution pour cette pandémie et pour les épidémies futures.

Communication avec le public

  • L'annonce préalable des mesures de santé publique concernant la COVID-19 faciliterait la planification de la vie quotidienne pour tous et réduirait l'anxiété.
  • Il est prévu qu'il sera nécessaire de traiter les conséquences supplémentaires de l'éloignement physique, telles que l'augmentation de la violence domestique et les problèmes de santé mentale.
  • Des explications plus exhaustives sur les mesures de l'Agence de santé publique du Canada seraient utiles pour maintenir la coopération publique :
  • En expliquant le concept de « l'aplatissement de la courbe », c'est-à-dire qu'en aplatissant la courbe, nous prolongeons la durée de la pandémie.
  • En expliquant aux voyageurs la signification de la quarantaine volontaire et la façon de la planifier.
  • En ce qui concerne le contrôle des frontières, inviter les voyageurs de retour à fournir un courriel ou un numéro de téléphone pour recevoir des mises à jour sur la COVID-19 ou être invités à participer à des enquêtes.

L'approche de « l'immunité collective »

  • Le Royaume-Uni avait cité « l'immunité collective » dans le cadre de sa réponse à la COVID-19. Cela signifie, en l'absence de vaccin, qu'il faut laisser le virus se propager dans une population jusqu'à ce que la plupart des individus aient survécu à l'infection et soient immunisés. À ce stade, l'épidémie s'éteint en raison du manque d'hôtes sensibles.
  • Les membres du groupe d'experts conviennent qu'il existe des aspects inconnus importants concernant la COVID-19 et les risques pour la santé publique, et que « l'immunité collective » ne serait pas une approche appropriée pour le Canada. Parmi les préoccupations exprimées, se trouvent :
  • Au vu des connaissances en date du 16 mars, nous n'en savons pas assez sur la réponse immunitaire induite par le SRAS-CoV-2 et la durée de l'immunité après l'infection est mal comprise.
  • La capacité du Canada en matière de soins de santé (équipement, chambres d'hôpital et personnel) serait gravement mise à l'épreuve si nous laissions la COVID-19 suivre son cours au sein de la population. Nous devons également prendre en compte le bien-être mental et physique à long terme des travailleurs de la santé de première ligne.
  • L'éloignement physique permet une exposition limitée.
  • Le Canada compte des communautés nordiques pour lesquelles une épidémie généralisée serait particulièrement difficile à gérer en raison de l'éloignement physique. D'autres mesures sont nécessaires pour aplatir et retarder le pic d'infection afin d'avoir le temps qu'il faut pour poursuivre la recherche et développer des traitements. Si le système de santé est débordé, les scientifiques cliniciens ne seront pas disponibles pour mener leurs recherches.
  • L'objectif final est l'immunité collective, mais par l'utilisation de vaccins contre la COVID-19.

Les tests sérologiques et les défis de la recherche

  • Alors que les essais cliniques de vaccins commencent à se déployer, la sérologie devient de plus en plus importante pour déterminer le statut immunitaire de la population canadienne (c'est-à-dire tester le sang pour détecter la présence d'anticorps contre la COVID-19).
  • Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l'Agence de santé publique du Canada (ASPC) travaille à la mise en place d'une capacité de tests sérologiques.
  • Il existe déjà des recherches sérologiques importantes sur le potentiel de transmission asymptomatique, utilisant des sérums aigus et convalescentsNote de bas de page 1 .
  • Le registre ou la biobanque du sérum des personnes testées pour la COVID-19 serait un outil important pour comprendre le statut immunitaire de la population, une fois que les tests sérologiques seront disponibles. Ces informations seront cruciales pour les décisions cliniques, la modélisation et le déploiement des vaccins.
  • Il peut y avoir des messages contradictoires provenant des hôpitaux et des universités qui pourraient être interprétés comme une recherche clinique discrétionnaire, notamment la recherche sur la COVID-19. Le personnel de recherche est amené à travailler à distance, ce qui entraîne une pénurie de main-d'œuvre. C'est particulièrement problématique lorsqu'il s'agit de prélèvements sérologiques, car le personnel doit être sur place pour recueillir et traiter les échantillons.
  • Les efforts en matière de tests sérologiques gagneraient à ce que les approbations éthiques de la recherche soient accélérées.

Le développement de traitements

  • Le financement est l'un des facteurs qui limitent le développement.
  • Tous les paliers de gouvernement, ainsi que les organismes philanthropiques publics et privés, pourraient être encouragés à travailler ensemble à la réalisation de l'objectif du développement de traitements.
  • Nous nous sommes inquiétés du fait que de nombreux spécialistes de la chimie organique travaillent au développement de molécules thérapeutiques potentielles, mais n'ont pas accès à du financement ou à des ressources et des plateformes communes pour les tests biologiques et la mise à l'échelle.
  • Il est important que le Canada développe ses propres capacités de recherche sur les agents antiviraux.
  • Les stratégies et les besoins en matière de développement de traitements seront examinés lors du prochain appel.

L'intelligence artificielle et la transmission des données

  • Les États-Unis ont lancé un appel à la communauté de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatisé pour qu'elle développe de nouvelles techniques d'exploration de textes et de données qui puissent aider les chercheurs à répondre aux questions scientifiques prioritaires liées à la COVID-19 et faciliter une transmission plus efficace des données.
  • Le Canada dispose d'une grande expertise en matière d'intelligence artificielle qui pourrait être mise à profit pour gérer la crise de la COVID-19.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 4 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 20 mars 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu'au 19 mars.

 


 

Sommaire

  • L'objectif de la réunion était de faire le point sur les dernières mises à jour scientifiques concernant la COVID-19 et de discuter des défis potentiels de la recherche.
  • Les messages destinés à la communauté des chercheurs et au grand public doivent être clarifiés et renforcés.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael's
  • Babak Pourbohloul Ph.D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Steven Taylor PhD., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Matthew Gilmour Ph.D., Agence de la santé publique du Canada
  • Gary Kobinger Ph.D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Caroline Quach M.D., Université de Montréal
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada
  • Cara Tannenbaum M.D., Université de Montréal, conseillère scientifique à Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Invités participants : (présents pendant les 40 premières minutes de l'appel)

 

  • Stephen Lucas PhD., sous-ministre de Santé Canada

 

Mise à jour sur le soutien du gouvernement fédéral à la recherche et au développement concernant la COVID-19

 

  • Le sous-ministre Stephen Lucas a fait le point sur trois grands domaines d'intervention du gouvernement :
    • Soutien à la recherche, au développement et à la fabrication
      • Un montant supplémentaire de 25,8 millions a été ajouté à l'investissement initial de 27 millions géré par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) dans la recherche.
      • Le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) a lancé un nouveau programme sur les défis de la COVID-19 ouvert à tous les secteurs et visant à répondre aux besoins du Canada en matière de diagnostic, de traitement, de suivi des maladies et d'équipement de protection. Il est intégré au Programme d'aide à la recherche industrielle (PARI) du CNRC pour accélérer le développement et faciliter l'approvisionnement.
      • Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE) s'assurera, par le Fonds stratégique pour l'innovation (FSI), de soutenir directement les entreprises pour qu'elles augmentent rapidement leur production ou réorganisent leurs chaînes de fabrication afin de développer des traitements et des vaccins candidats ou de fabriquer des fournitures médicales essentielles.
    • La modélisation des impacts de la COVID-19 sur les systèmes de santé dans les provinces et les territoires afin de mieux comprendre l'écart entre la capacité des hôpitaux (lits d'unités de soins intensifs, respirateurs, personnel médical) et les besoins anticipés.
    • L'évaluation de l'efficacité et du respect des mesures de santé publique telles que le dépistage aux frontières, l'auto-isolement et l'éloignement physique.
  • Le groupe d'experts a fait des suggestions sur chacun des domaines d'intérêt :

Soutien à la recherche, au développement et à la fabrication

  • Certains membres du groupe d'experts ont suggéré des changements qui pourraient être apportés au processus de concours pour le financement de la recherche sur la COVID-19, notamment que le financement soit disponible sur une base continue afin de mieux répondre à l'évolution des priorités de recherche.

Modélisation de l'incidence de la COVID-19 sur les systèmes de santé

  • Une infrastructure de modélisation permanente au Canada serait utile pour faciliter la coordination, la collaboration et la mise en commun des données entre les modélisateurs. Alors qu'un emplacement central serait nécessaire pour stocker et transmettre les données, la décentralisation du travail de modélisation permettrait rendre possible la participation de davantage de modélisateurs et de mieux répondre aux besoins locaux et régionaux.
  • Les centres de données de recherche de Statistique Canada pourraient contribuer au stockage des données sensibles.
  • Les principales questions de modélisation pour la prochaine étape de l'épidémie sont les suivantes : l'étendue de la propagation communautaire, le nombre de patients atteints de la COVID-19 hospitalisés et admis aux soins intensifs.

Évaluation de l'efficacité et du respect des mesures de santé publique

  • Des données anonymes sur les voyages et les téléphones portables au Canada sont disponibles pour la modélisation et l'analyse.
  • La modélisation pourrait avoir comme complément les données d'enquête. Des études antérieures montrent qu'environ 80 % des personnes sont prêtes à fournir volontairement leurs informations si on leur assure qu'elles peuvent donner leur consentement à chaque étape.
    • Les IRSC ont une grande expérience dans le suivi de cohortes de patients (p. ex. : les personnes âgées, les enfants atteints de cancer) dans le cadre d'études longitudinales. Des enquêtes aléatoires pourraient être menées au sein d'une population afin de mieux comprendre la transmission communautaire et l'évolution de l'épidémie.
  • Il pourrait également être avantageux pour le Canada de chercher à l'échelle internationale des modèles de recommandations en matière de santé publique et de conformité.

Mises au point scientifiques

Mode de transmission du SRAS-CoV-2

  • Une récente publication du NEJM a indiqué que le SARS-CoV-2 peut survivre jusqu'à trois heures dans l'air, ce qui a amené beaucoup de gens à interpréter que le virus est dans l'air.
  • Les experts ont expliqué que l'étude en question testait la viabilité du SARS-CoV-2 en aérosol dans des conditions expérimentales, ce qui ne reflète pas totalement les conditions du monde réel :
  • Les humains ne produisent généralement pas d'aérosols aussi homogènes que ceux de cette étude (d'autres biomatériaux seraient rejetés en même temps que le virus).
  • Bien que la transmission aérienne soit plausible à courte distance, compte tenu des connaissances en date du 19 mars, les preuves disponibles indiquent qu'elle n'est pas la principale source de transmission.
  • En date du 19 mars, dans le petit nombre de cas où des travailleurs de la santé ont été potentiellement exposés à des aérosols générés par des patients, aucune infection n'avait été signalée.

Efficacité des masques dans la prévention des infections

  • Une publication récente fournit des preuves de l'incidence positive des masques pour endiguer la propagation des maladies en Corée du Sud et à Singapour.
  • Les recommandations actuelles en matière de santé publique sont basées en partie sur les preuves existantes que les masques sont inefficaces contre la propagation de la grippe.
  • Au fur et à mesure que des preuves sont produites sur l'utilisation des masques, si un changement de recommandation devient justifié, il serait important de fournir une raison claire de ce changement. La compréhension est nécessaire pour un changement de comportement.

La communication des risques au public

  • Le gouvernement a cessé d'utiliser la terminologie de risque « faible » ou « élevé » dans les communications au public; il se concentre plutôt sur le risque accru pour les personnes vulnérables en définissant qui elles sont. Le groupe d'experts s'est félicité de ce changement de stratégie de communication.
  • Les experts ont noté que les chercheurs en perception des risques évitent généralement d'utiliser les niveaux de risque (p. ex. : faible, moyen, élevé) parce qu'il n'existe pas de point de référence pour ceux-ci.
  • Il pourrait y avoir une deuxième vague d'infection, et le public doit être préparé à ce scénario. Il serait utile que les stratégies de retrait des mesures de santé publique actuelles soient encadrées dans la possibilité d'une deuxième vague.

La participation des citoyens à la réponse à la COVID-19

  • L'expérience des catastrophes passées montre que le fait de mobiliser le public dans l'action, de manière sécuritaire, contribuera à l'adhésion, à la solidarité et au bien-être général.
  • L'une des façons de favoriser la participation du public est de mener des campagnes de dons, qui pourraient contribuer à combler les déficits de financement, à sensibiliser et à préparer le public, à renforcer le sentiment d'appartenance à la communauté et à atténuer la détresse en proposant des mesures positives auxquelles les gens peuvent participer.
  • Un autre moyen pourrait être de faire participer le public à des campagnes de bénévolat en ligne, en exploitant le talent et le temps de ceux qui ne travaillent pas, notamment les jeunes.

La coordination de projets de recherche

  • Une façon de mieux répondre aux besoins du Canada en matière de recherche, de stockage d'échantillons et d'expérimentation sur les animaux pourrait être de fournir de manière proactive une certification accélérée pour les laboratoires de niveau de confinement 3 (CL3) afin qu'ils puissent travailler avec le SARS-CoV-2.
  • Un guichet unique pourrait faciliter la coordination de toutes les recherches sur la COVID-19 au Canada et la promotion des collaborations interdisciplinaires.
  • Il peut être utile pour le gouvernement fédéral d'exposer les principales questions de recherche auxquelles il doit répondre. Certaines des questions peuvent être abordées par des chercheurs qui ne travaillent pas actuellement grâce au financement dans le cadre de la COVID-19 ou qui n'en bénéficient pas.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 5 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 24 mars 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 23 mars.

 


 

Sommaire

  • L’objectif de la réunion était de faire le point sur les dernières mises à jour scientifiques concernant le développement de traitements contre la COVID-19, et de cerner les lacunes et les possibilités.
  • Des efforts sont en cours pour mieux coordonner la recherche sur la COVID-19 au Canada grâce à la plateforme CanCOVID.

Experts participants :

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael’s
  • Babak Pourbohloul Ph.D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d’Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d’Ottawa
  • Steven Taylor Ph.D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Matthew Gilmour Ph.D., Agence de la santé publique du Canada
  • Gary Kobinger PhD, Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada
  • Cara Tannenbaum M.D., Université de Montréal, conseillère scientifique à Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

La coordination de la recherche sur la COVID-19

 

  • L’avantage potentiel d’un guichet unique pour la recherche sur la COVID-19 au Canada a été soulevé par le groupe d’experts.
  • Dre Cara Tannenbaum, la conseillère scientifique de Santé Canada, est en pourparlers avec les universités du groupe U15 pour établir une plateforme en ligne pour la coordination de la réponse de la recherche sur la COVID-19.
  • Un comité directeur est en cours de création pour un « forum CANCOVID », et une plateforme devrait être générée prochainement.

La développement de traitements au Canada

Modèles chez les animaux

  • VIDO-InterVac en Saskatchewan mène une recherche sur la COVID-19 sur les furets et les hamsters. Les furets excrètent le virus et présentent un phénotype respiratoire léger, d’une manière similaire à ce qui est observé chez les patients humains. Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) poursuivent conjointement des essais sur les animaux, notamment un modèle sur les souris qui exprime la forme humaine de l’ACE2 (le récepteur auquel le SRAS-CoV-2 se lie pour infecter les cellules hôtes).
  • D’autres laboratoires canadiens de niveau de confinement 3 (CL3), en particulier ceux disposant d’installations pour animaux et de tests à haut débit, pourraient être contactés de manière proactive et recevoir des instructions pour une certification accélérée afin de travailler avec le SARS-CoV-2.
  • En plus des tests sur les animaux, des essais de provocationNote de bas de page 2 sur les jeunes adultes (comme cela se fait dans la recherche sur la grippe) pourraient faire partie des options envisagées.

Processus de réglementation

  • Santé Canada s’efforce de rationaliser et d’accélérer les processus de réglementation du développement pharmaceutique et des essais cliniques, tout en maintenant la sécurité et la responsabilité. L’accent est actuellement mis sur les diagnostics, les traitements et les produits de diminution du risque (désinfectants pour les mains, équipements de protection individuelle).
  • Santé Canada donne la priorité à toutes les demandes d’essais cliniques, dont certaines sont approuvées dans les 48 heures.
  • Les demandes d’accès aux médicaments pharmaceutiques existants pour des essais cliniques ont été difficiles en raison du faible nombre de cas au Canada, mais cela commence à changer.

Essais cliniques

  • Un effort de collaboration entre les chercheurs menant des essais cliniques pour les principaux traitements antiviraux serait une approche appropriée, car les données des petits essais sont difficiles à interpréter.
  • Il serait bénéfique pour les Canadiens de participer au grand essai mondial de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les traitements contre la COVID-19 les plus prometteurs (Essai « Solidarity »), dans la mesure du possible.
  • Une approche plus ciblée de la coordination serait utile, au moins dans les premiers temps. Certains membres du groupe d’experts suggèrent d’organiser une discussion distincte sur la meilleure façon d’harmoniser et de coordonner les essais cliniques dans une population de patients similaire avec les responsables des essais cliniques et Santé Canada.

La communication avec le public

  • Les experts sont favorables à l’utilisation du terme « éloignement physique » plutôt que « distanciation sociale » dans les messages publics. Ils ont également ciblé de fausses idées courantes sur l’éloignement physique qui pourraient bénéficier d’une clarification :
    • Les mesures d’éloignement physique ne s’appliquent qu’aux étrangers.
    • Les effets de l’éloignement physique sur le nombre de cas de la COVID-19 seront immédiatement visibles.
  • L’Allemagne a lancé une application mobile de suivi de la COVID-19 qui notifie les individus s’ils ont été à proximité d’une personne testée positive.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 6 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 27 mars 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 26 mars.

 


 

Sommaire

  • L’objectif de la réunion était de discuter des données actuelles sur l’utilisation des masques pour prévenir la transmission du virus dans la population générale.
  • Les preuves de l’efficacité des masques dans la population générale ne font pas l’unanimité. Compte tenu des connaissances en date du 26 mars, il est clair que les personnes symptomatiques doivent porter des masques chirurgicaux pour protéger les autres. Compte tenu des preuves croissantes de transmission asymptomatique, l’utilisation de masques de protection dans les espaces publics peut être utile, notamment dans le cadre de la stratégie de déconfinement. La pénurie actuelle de masques de qualité médicale pour les professionnels de la santé suscite de grandes inquiétudes quant à leur recommandation pour un usage général.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael's
  • Babak Pourbohloul Ph.D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Steven Taylor PhD., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Deborah Cook M.D., Université McMaster
  • Matthew Gilmour Ph.D., Agence de la santé publique du Canada
  • Gary Kobinger Ph.D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada
  • Cara Tannenbaum M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Invités participants : (présents pendant les 40 premières minutes de l'appel)

 

  • Simon Kennedy, sous-ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique (ISDE)

 

Soutien d’ISDE à la réponse du Canada à la COVID-19

 

Le sous-ministre Simon Kennedy a fait le point sur les efforts d’intervention d’ISDE contre la COVID-19 dans trois domaines principaux (ce travail se fait en collaboration avec Santé Canada, l’Agence de la santé publique du Canada [ASPC] et Services publics et Approvisionnement Canada [SPAC]) :

  1. Acquisition rapide de fournitures et d’équipements de protection individuelle (ÉPI) :
    • Il faut vérifier les stocks existants pour voir s’ils répondent aux besoins, puis procéder aux achats.
    • Des efforts importants sont déployés pour accélérer l’examen et l’approbation des équipements, pour autant qu’ils soient efficaces et répondent aux besoins de l’ASPC.
    • Des efforts importants sont déployés du côté de la réglementation pour accélérer les examens et les approbations des ÉPI, des désinfectants pour les mains, des écouvillons de prélèvement, des combinaisons et d’autres articles connexes.
    • Des sources non traditionnelles sont également envisagées, par exemple des écrans faciaux fabriqués par des imprimantes 3D.
  2. Renforcement de la capacité de production nationale :
    • Il faut que les usines existantes se réorganisent pour produire les fournitures nécessaires à l’intervention en cas de pandémie.
    • C’est plus facile pour certains produits (p. ex. : les désinfectants pour les mains) et plus difficile pour les ÉPI complexes (p. ex. : les respirateurs artificiels).
    • ISDE et d’autres ministères soutiennent la réorganisation pour la fabrication d’ÉPI complexes par un financement et un soutien technique.
    • En outre, ISDE travaille à la migration des chaînes d’approvisionnement de ces produits vers le Canada.
  3. Stimulation des sciences, de la recherche et de l’innovation
    • ISDE finance des initiatives internationales et nationales qui travaillent sur les vaccins et les anticorps contre la COVID-19.
    • Comme le Canada n’a actuellement pas la capacité de produire 30 millions de doses de vaccins en quelques mois, investir dans des installations aux bonnes pratiques de fabrication (BPF) est la meilleure option (p. ex. : l’installation de traitement de la santé humaine du Conseil national de recherches du Canada [CNRC]).
    • ISDE sélectionne les laboratoires et les entreprises ayant un potentiel et fournit des ressources, par exemple AbCellera (anticorps aux fins de traitement) et Medicago (vaccin potentiel).

Commentaires du groupe d’experts

  • L’accélération de l’approvisionnement devrait s’appliquer aux vaccins et aux produits de traitement, et non seulement aux équipements.
  • Il est possible d’augmenter la fabrication de vaccins sans construire d’usines; les bioréacteurs peuvent se conformer aux normes BPF pour faciliter ce développement.
  • Le Canada pourrait jouer un rôle important dans la modélisation des maladies et l’analyse en temps réel, mais il faut investir dans une infrastructure permanente.
  • Étant donné que la plupart des informations concernant la COVID-19 et les demandes de prestations d’urgence sont disponibles en ligne, l’accès aux télécommunications dans les communautés rurales doit être amélioré.

L’utilité des masques pour la population en général

Recommandations de santé publique sur l’utilisation des masques pour la population générale pendant la pandémie de COVID-19

  • L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a récemment révisé sa recommandation et continue de déconseiller l’utilisation de masques en milieu communautaire en raison de la pénurie mondiale.
  • La plupart des pays occidentaux ne recommandent pas l’utilisation de masques pour le grand public, citant des données limitées pour prouver son efficacité ainsi que sa rareté.
  • Les autorités de santé publique canadiennes recommandent au grand public de ne pas utiliser de masques.
  • Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) étudie activement l’utilisation des masques en milieu communautaire, notamment les masques à plusieurs couches faits maison.
  • La Chine recommande que les personnes « à risque modéré » portent des masques chirurgicaux.
  • Hong Kong recommande que même les personnes en bonne santé portent un masque lorsqu’elles utilisent les transports publics ou se trouvent dans des endroits bondés. Il est suggéré que Hong Kong dispose de données non publiées indiquant que les masques réduisent de 30 % la propagation de la COVID-19 par les personnes présentant des symptômes légers.
  • La Corée du Sud a mis en place le port du masque en tant que mesure d’intervention de santé publique en plus de l’éloignement physique.

Preuves disponibles pour et contre l’efficacité des masques en public

  • Il existe des preuves contradictoires quant à l’efficacité des masques pour prévenir la transmission des maladies.
  • Une revue systématique et une méta-analyse sur l’efficacité des interventions non pharmaceutiques pour prévenir la transmission de la grippe n’ont pas trouvé d’effet protecteur significatif des masques. Une hygiène régulière des mains a eu un effet protecteur important.
  • Une étude de Nature Medicine (sous presse) montre que les masques préviennent la transmission de la COVID-19, mais pas spécifiquement du virus SRAS-CoV-2.
  • D’après les connaissances en date du 26 mars, il semble que le port d’un masque entraîne une réduction générale des particules dispersées autour de la personne qui le porte; cela s’applique à tous les virus, car cela est dû au filtrage des particules. Cependant, rien ne prouve que cela se traduise par une réduction de la transmission virale à d’autres personnes. En effet, nous ne savons pas encore exactement comment se fait la transmission et par quelle voie.
  • Une étude italienne a comparé le taux de transmission au sein d’une communauté à haut risque en Italie (ne portant pas de masque) à une communauté « équivalente » au Japon (portant des masques), et a constaté une transmission plus faible chez les Japonais.
  • Dans le contexte chimique, biologique, radiologique, nucléaire et explosif (CBRNE), une étude classifiée montre que l’utilisation de masques et de gants par le public pendant la décontamination d’un agent biologique n’était pas efficace et augmentait l’exposition par rapport à l’absence de contrôle par des masques et des gants.
  • De futures études pourraient être disponibles dans les semaines et les mois à venir concernant l’efficacité de l’utilisation de masques dans la population générale pour freiner la propagation de la COVID-19.
  • Au fur et à mesure que de nouvelles preuves seront disponibles, l’utilité des masques dans la population générale et à haut risque (p. ex. : les personnes âgées, les personnes ayant des conditions préexistantes, etc.) pourrait être réexaminée. Le port du masque peut être un outil utile pour la stratégie de retrait, à condition qu’un approvisionnement suffisant de masques soit assuré.

Autres facteurs pertinents

  • Étant donné que le virus de la COVID-19 est probablement transmis par des individus asymptomatiques et peu symptomatiques, les masques peuvent empêcher la propagation à partir de ces individus.
  • Les nouvelles modalités d’assistance respiratoire augmentent les possibilités pour les patients atteints de la COVID-19 de générer des aérosols, ce qui accroît encore le besoin de masques pour le personnel de santé.
  • Il y a une pénurie d’ÉPI, notamment de masques, pour les travailleurs de la santé.
  • Les travailleurs de la santé sont formés professionnellement à l’utilisation des masques, alors que la population en général ne l’est pas. Il est particulièrement important de bien mettre et retirer le masque (enfiler et enlever).
  • Les masques et les autres équipements de protection sont essentiels pour les professionnels de la santé et il convient de leur accorder la priorité.
  • La position de Santé Canada sur la pénurie de masques :
    • Les masques N95 périmés peuvent être utilisés s’ils passent l’inspection.
    • Les options de stérilisation et de réutilisation seront examinées.
    • Les masques faits maison ne sont pas des dispositifs médicaux réglementés. Les masques en tissu ne peuvent pas filtrer les petites particules, comme les virus.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 7 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 3 avril 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 2 avril.

 


 

Sommaire

  • L’objectif de la réunion était de discuter des domaines nécessitant une attention particulière et des angles morts dans la réponse à la COVID-19 ainsi que des données que nous devrions recueillir pour orienter les stratégies de rétablissement et d’assouplissement des mesures de confinement.
  • Les domaines nécessitant une attention particulière comprennent les tests de diagnostic, les taux de conformité aux recommandations du gouvernement, ainsi que les services de santé mentale.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael's
  • Babak Pourbohloul Ph.D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Steven Taylor PhD., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Deborah Cook M.D., Université McMaster
  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Gary Kobinger Ph.D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada
  • Cara Tannenbaum M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Mises à jour du groupe d’experts

 

Le point sur l’appel de coordination de l’organisation mondiale de la santé (OMS)

  • Les hôpitaux semblent être une source importante d’infection par le virus de la COVID-19 au niveau mondial. En conséquence, l’OMS envisage de recommander que tout le personnel hospitalier et les patients portent des masques.
  • Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis vont probablement publier des recommandations pour que le public se protège en utilisant des masques faits maison. MISE À JOUR : La recommandation a été publiée le 3 avril.

Angles morts de la réponse à la COVID-19 actuelle

Tests

  • Les tests de réaction en chaîne de la polymérase (PCR) sont maintenant effectués au Canada pour confirmer les cas de la COVID-19 en utilisant des critères de risque qui évoluent; à ce jour, plus de 290 000 Canadiens ont été testés pour la COVID-19. Les problèmes actuels liés aux tests PCR concernent l’approvisionnement en réactifs et la capacité de test.
  • La priorité est de tester les travailleurs de la santé et les autres membres du personnel de première ligne ainsi que les prestataires de services essentiels
  • Un échantillonnage aléatoire (au moins 1 500 individus) ou un test général plus large permettra d’obtenir une image plus complète des personnes infectées à la COVID-19 afin de mieux comprendre la propagation de la maladie et de permettre une modélisation plus précise. En date du 2 avril, la répartition par âge des patients atteints de la COVID-19 au Canada ne correspond pas à celle des pays où des tests plus larges ont été effectués, ce qui suggère que nous n’avons peut-être pas une vue d’ensemble.
  • Il est conseillé de procéder à des tests séquentiels ou en série (c’est-à-dire lorsqu’une même personne est testée plusieurs fois, souvent à partir de différentes parties des voies respiratoires) pour traiter les résultats qui sont des faux négatifs (c’est-à-dire lorsqu’un individu est déclaré positif à la COVID-19, mais que les tests indiquent qu’il ne l’a pas contractée).

  • Les tests sérologiques sont essentiels pour déterminer le pourcentage de Canadiens qui ont été exposés à la COVID-19
  • Lorsque des tests seront disponibles, la priorité devrait être accordée aux travailleurs de la santé et aux autres membres du personnel de première ligne ainsi qu’aux prestataires de services essentiels. Les travailleurs de première ligne qui bénéficient d’une immunité à la COVID-19 pourraient travailler avec moins d’équipements de protection individuelle (ÉPI).
  • Il sera également important de comprendre l’immunité au niveau de la population. Si les ressources sont limitées, on peut envisager de regrouper les tests (c’est-à-dire de prélever le sang d’un certain nombre de personnes afin de déterminer le niveau de la population).
  • Des tests exhaustifs sur les enfants (tests sérologiques et PCR) permettront de clarifier un angle mort actuel : les enfants peuvent-ils contracter et transmettre la COVID-19?
  • Certains tests sérologiques ont été développés à l’étranger, mais leur spécificité et leur sensibilité sont discutables. Il est à noter que le groupe de Gary Kobinger à l’Université Laval a apparemment mis au point un test sérologique en laboratoire fiable, mais qui nécessiterait une augmentation de la production d’antigènes.

Autre

  • Les données sur les taux de conformité aux recommandations du gouvernement (segmentées par code postal, sexe, âge, etc.) seraient utiles à la fois pour les messages publics, mais aussi pour prédire la propagation de la COVID-19 et informer le public des options de retour à la normale. Dans d’autres situations d’urgence, le taux de conformité varie de 50 % à 80 %.
  • Les conséquences de la COVID-19 sur la santé mentale doivent être prises en compte. En date du 2 avril, les recherches indiquent que 28 % des Canadiens sont très anxieux au sujet de la COVID-19 et environ 22 % se disent déprimés. Des services appropriés, notamment des services en ligne et des téléservices, aideraient les Canadiens à faire face aux conséquences d’une crise économique et une crise de santé publique de cette ampleur sur la santé mentale (p. ex. : l’Ontario a augmenté son soutien à la santé mentale en élargissant les programmes existants ciblant les enfants, les adultes et les travailleurs de la santé de première ligne).
  • Le groupe d’experts a également mis en évidence d’autres angles morts ou domaines nécessitant une attention particulière :
    • Le lien des données épidémiologiques aux séquences virales de la COVID-19.
    • La possible réinfection des personnes qui se sont rétablies de la COVID-19.
    • La capacité des hôpitaux à prendre en charge les patients atteints de la COVID-19.

La stratégie de relance et l’assouplissement des mesures de confinement

Quel type de données devrions-nous recueillir pour éclairer la prise de décision concernant l’assouplissement des mesures de confinement?

  • Il faut comprendre quelles activités sont sécuritaires et lesquelles ne le sont pas; quelles mesures ont le plus grand effet pour limiter la propagation des maladies et l’hospitalisation.
  • L’obtention de données épidémiologiques détaillées sur les cas de COVID-19, idéalement avec le code postal, aiderait à mieux comprendre la situation et fournirait des données pour une modélisation optimale.
  • Une fois que la transmission communautaire sera maîtrisée au Canada, le danger de réintroduction de la COVID-19 proviendra probablement des points chauds mondiaux (c’est-à-dire des endroits internationaux où le nombre de cas de COVID-19 est élevé). Il sera utile de disposer d’informations sur les voyages internationaux afin de mettre au point des mesures appropriées pour atténuer la réintroduction du virus.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 8 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 7 avril 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 6 avril.

 


 

Sommaire

  • L’objectif de la réunion était de discuter des défis urgents auxquels sont actuellement confrontés les milieux de la recherche et des soins cliniques.
  • Il est nécessaire de se pencher sur la disponibilité et la qualité des données épidémiologiques afin de modéliser avec précision la pandémie de COVID-19 au Canada.
  • La pénurie d’équipements de protection individuelle, en particulier de respirateurs, peut nécessiter l’utilisation de respirateurs périmés et recyclés. Il serait avantageux de normaliser les protocoles de décontamination.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael's
  • Babak Pourbohloul Ph.D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Steven Taylor PhD., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Deborah Cook M.D., Université McMaster
  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Matthew Gilmour Ph.D., Agence de la santé publique du Canada
  • Gary Kobinger Ph.D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada
  • Caroline Quach M.D., Université de Montréal
  • Cara Tannenbaum M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

La collecte des données et l’accès

 

  • Les données épidémiologiques sur la COVID-19 ont été publiées sur canada.ca/COVID19 et le site Web de Statistique Canada. Il a été dit que ces données ne sont pas suffisamment stratifiées pour être informatives pour les modélisateurs. En particulier, certaines des données sur les cas de COVID 19 ne sont pas ventilées par province.
  • Certaines de ces données nécessaires à la modélisation ne sont pas recueillies actuellement. Idéalement, le nombre de tests positifs et négatifs quotidiens serait indiqué, ainsi que les raisons pour lesquelles chaque personne a été testée.
    • Il a été mentionné que certaines provinces n’ont pas de mécanisme pour recueillir des données sur les raisons des tests ou des informations sur les cas négatifs.
  • En particulier, il faut mieux comprendre la transmission de la COVID-19 et l’immunité au virus chez les enfants afin d’évaluer les risques et les avantages de la réouverture des écoles.
  • Pour mieux comprendre l’immunité au niveau de la population, il pourrait être plus facile de procéder à une collecte hebdomadaire de données sur la séroprévalence regroupées par âge. Idéalement, les données de sérologie et de réaction en chaîne de la polymérase devraient être utilisées pour évaluer la prévalence de l’infection à la COVID-19 dans la population.

Tests sérologiques

  • Au vu des connaissances en date du 6 avril, la plupart des trousses de tests sérologiques commerciales actuelles ne sont apparemment pas assez spécifiques ni sensibles.
  • Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’Agence de santé publique du Canada (ASPC), ainsi qu’un consortium d’instituts de tout le pays, commence à tester systématiquement différentes plateformes et différentes trousses de test. L’objectif initial est d’étudier la séroprévalence, la séroconversion et l’immunité dans certaines communautés, notamment les travailleurs de la santé.
  • Au plan international, la sérologie est un sujet d’actualité, notamment en tant que composante d’une stratégie de retrait de l’isolement (p. ex. : l’idée d’un « passeport immunité » explorée par l’Allemagne et les États-Unis).

Comportement social

  • Google a mis à disposition du public des données sectorielles sur les impacts de l’éloignement physique sur la mobilité. Ces données pourraient être utilisées pour faciliter les communications publiques.
  • Il est à craindre que le respect des règles soit un problème permanent. En date du 6 avril, la ville d’Ottawa a imposé 43 amendes au cours de la fin de semaine dernière pour non-respect des mesures d’éloignement physique.
  • Une façon d’étudier simultanément la prévalence et le comportement pourrait être d’envoyer des trousses de diagnostic rapide à domicile (lorsque celles-ci seront disponibles) avec un sondage comportemental complémentaire.

Équipement de protection individuelle (ÉPI)

Gestion de l’approvisionnement en ÉPI

  • Les hôpitaux utilisent une approche à plusieurs niveaux pour l’utilisation des ÉPI en première ligne : (1) Stock existant, (2) Stock provenant d’autres pays et de dons en raison de la pandémie, ou réutilisé à partir d’autres secteurs, (3) Stock périmé, (4) Stock recyclé.
  • L’intubation et l’extubation sont des processus complexes et à haut risque. La communauté des anesthésistes reconvertit d’autres appareils, comme les masques de plongée, pour une couverture intégrale du visage.

Réutilisation des ÉPI

  • De nombreuses publications (principalement à l’état de la prépublication pour l’instant) proposent des protocoles pour la réutilisation des ÉPI. Ces informations ont été communiquées au groupe d’experts.
  • Les ÉPI (à l’exception des gants) sont souvent réutilisés pendant les pandémies, une fois qu’ils ont été décontaminés. Les protocoles de réutilisation qui fonctionnent comprennent l’utilisation de peroxyde d’hydrogène vaporisé et la stérilisation à la chaleur sèche (60 °C pendant 45 minutes, mais ce dernier n’est pas compatible avec tous les modèles de respirateurs).
  • La réutilisation des ÉPI est une question complexe. Les considérations comprennent l’efficacité de l’élimination des agents pathogènes, l’efficacité de la filtration résiduelle et l’intégrité structurelle.
  • Les preuves suggèrent que la réutilisation des masques N95 peut être sécuritaire jusqu’à cinq fois. Il faudrait un étiquetage clair et normalisé, ce qui nécessite une organisation supplémentaire. Certains ont exprimé leur préférence que chaque personne utilise son propre masque.
  • La capacité des hôpitaux à réutiliser les dispositifs à usage unique dépendrait de leur taille et de leur accès aux installations nécessaires; le traitement sur place n’étant peut-être pas une possibilité pour les petits hôpitaux.
  • Selon Santé Canada, la décontamination des ÉPI est un sujet de discussion très actif entre les ministères fédéraux (Santé Canada, Innovation, Science et Développement économique [ISDE], Conseil national de recherches [CNRC] et Agence de la santé publique du Canada [ASPC]), qui examinent des méthodologies, dont certaines existent déjà dans les hôpitaux pour le traitement d’autres dispositifs.
    • Ils envisagent deux options : (1) le déploiement de dispositifs existants et nouveaux dans les hôpitaux pour traiter les ÉPI et (2) l’envoi d’ÉPI à traiter par des services tiers.
    • L’hypothèse est que la communauté des travailleurs de la santé pourrait accepter que les ÉPI soient réutilisés, étant donné les circonstances extraordinaires.
  • Un groupe de travail composé d’un sous-groupe de ce groupe d’experts se réunira pour examiner les preuves de la décontamination et de la réutilisation des masques N95 et formuler des recommandations à la conseillère scientifique en chef.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 9 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 14 avril 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 13 avril.

 


 

Sommaire

  • L’objectif de la réunion était de discuter des efforts de recherche liés à la COVID-19 et de la surveillance de la maladie.
  • Le dépistage au sein de la population reste un défi qu’il convient de relever. Les informations provenant des tests d’ADN et de sérologie sont des éléments essentiels pour les stratégies de déconfinement.
  • La compréhension de la réponse immunitaire à l’infection à la COVID-19 est essentielle à la réussite des stratégies de vaccination.
  • Le Canada devrait prévoir l’approvisionnement en vaccins, la fabrication de masse et la distribution de plusieurs vaccins potentiels à des stades de développement plus précoces que ce qui se fait traditionnellement.
  • Il conviendrait d’envisager une meilleure coordination des conseils scientifiques et médicaux et de la surveillance des études cliniques sur la COVID-19 (traitements et vaccins) et de les relier aux processus d’approvisionnement.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael's

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Steven Taylor PhD., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Deborah Cook M.D., Université McMaster
  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Matthew Gilmour Ph.D., Agence de la santé publique du Canada
  • Gary Kobinger Ph.D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Mise à jour du groupe de travail sur la réutilisation des masques n95

 

  • Après la dernière réunion, la conseillère scientifique en chef a créé un groupe de travail composé de plusieurs membres du groupe d’experts pour fournir des conseils sur la réutilisation des masques N95.
  • La conseillère scientifique en chef a remercié le groupe de travail pour son rapport de grande qualité, fondé sur des données probantes, qui a été transmis à Santé Canada et à Innovation, Science et Développement économique.

Perception et comportement du public

  • Une étude en cours (actuellement examiné) a interrogé environ 7 000 adultes représentatifs au plan national au Canada et aux États-Unis sur leur perception de la COVID-19 et leur réaction au virus.
    • Les répondants ont été répartis en trois groupes cliniquement pertinents : peu réactif (28 %), normatif (46 %), très anxieux (26 %).
    • Le groupe des personnes très anxieuses est associé à la dépression, aux cauchemars liés au virus, ainsi qu’à des comportements tels que la vérification fréquente des nouvelles sur la COVID-19 et les achats dictés par la panique.
    • Les personnes interrogées dans le groupe peu réactif se croient résistants à l’infection.
    • Une portion (22 %) du groupe peu réactif et des autres groupes (17 %) indique qu’ils refuseraient un vaccin contre le SRAS-CoV-2 s’il devenait disponible.
    • Une deuxième vague de l’étude commencera bientôt pour déterminer si ces groupes sont stables au gré du temps.
  • Dans le cadre de la stratégie de relance, des messages ciblés devraient être adressés aux groupes qui ont le plus de chances de retrouver un emploi.
  • Il peut être pertinent d’envisager des lignes directrices sur les restrictions d’âge pour un plan de retour au travail; c’est un point à l’ordre du jour de la prochaine réunion.

Données et modélisation

  • L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a publié quelques résultats de modélisation exploratoire appuyés par des modèles provenant de sources externes. Ceux-ci sont en général d’accord avec les modèles de la Colombie-Britannique.
  • Les données que l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et Statistique Canada ont rendues publiques sont des données mises en commun et ne sont pas utiles pour la modélisation (p. ex. : les données ne sont pas ventilées par province). Les discussions au sein du groupe d’experts en modélisation abordent cette question.
  • Pour bien comprendre le nombre de cas de COVID-19 par rapport à la prévalence réelle, il faut disposer de données sur le délai avant l’hospitalisation, le délai avant le décès, des indications sur les tests, le moment où les tests ont été effectués et la période d’incubation. Ces données ne sont actuellement ni recueillies ni rassemblées.

Capacité de dépistage de la COVID-19

  • Nous nous intéressons de plus en plus aux tests sérologiques permettant de détecter les anticorps comme indicateur de l’immunité contre la COVID-19 et d’obtenir de meilleures informations sur la prévalence de la maladie.
  • Les tests sérologiques ne remplacent pas les tests de réaction en chaîne de la polymérase (PCR), car ils fournissent des informations différentes et complémentaires.
  • L’intensification des tests PCR reste importante.
  • Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’ASPC commence à évaluer la fiabilité des trousses de sérologie. Le LNM a indiqué que les spécificités de plusieurs tests sont très bonnes, bien que la sensibilité soit parfois faible (cela pourrait être dû au moment de la collecte du sérum). Les tests de diagnostic rapide et la détection par immunochromatographie sur bandelettes (ICB) semblent également prometteurs.
  • Les laboratoires de santé publique sont sous pression pour tester (à l’aide de tests PCR) les populations à haut risque. Ceci, combiné à la pénurie de réactifs, peut signifier que les spécimens destinés à la recherche ne sont plus prioritaires (p. ex. : les tests longitudinaux pour informer sur la prévalence ou les tests sur la population pédiatrique).
  • La pénurie de matières plastiques nécessaires à la fabrication des plaques à 96 cupules utilisées pour les tests crée apparemment un autre goulot d’étranglement.
  • Santé Canada a indiqué que de multiples approches sont adoptées pour étendre la capacité de dépistage :
    • Pour remédier à la pénurie d’écouvillons de prélèvement, Santé Canada étudie des protocoles de décontamination des écouvillons et travaille avec des entreprises pour l’impression en 3D des écouvillons.
    • Pour remédier à la pénurie de réactifs, le LNM travaille à la fabrication de réactifs pour les tests PCR ici même au pays. Il existe également une entreprise au Canada atlantique qui travaille sur la production de réactifs pour les tests PCR.
    • Pour répondre aux besoins des communautés rurales et éloignées, Santé Canada a approuvé un test de diagnostic rapide de Spartan Bioscience.

Les vaccins et les essais cliniques

  • L’importance d’une approche coordonnée visant à accélérer la production de masse de vaccins prometteurs pour les Canadiens a été soulignée; cela comprendrait un plan pour l’approvisionnement, la fabrication de masse et la distribution.
  • Il est important de mettre à l’essai différentes stratégies de vaccination, de s’engager auprès de différentes entreprises et, idéalement, de choisir plusieurs candidats à un stade précoce pour la production de masse. Il est également possible que différents vaccins soient nécessaires pour différentes populations (p. ex. : les personnes âgées).
  • La Chine va bientôt publier les résultats de ses essais cliniques de la phase 2 sur les candidats pour le vaccin et s’emploie à mettre rapidement un vaccin à la disposition de sa population.
  • La prudence s’impose dans la sélection des vaccins prometteurs jusqu’à ce que nous ayons une meilleure compréhension de la réponse immunitaire humaine au virus de la COVID-19 (SRAS-CoV-2).
  • Santé Canada a indiqué qu’elle participe à des discussions sur les conditions d’autorisation des vaccins avec l’International Coalition of Medicines Regulatory Authorities (ICMRA) avec la participation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
    • Santé Canada s’entretient avec des entreprises au sujet de plans d’essais cliniques et de développement de vaccins au Canada.
    • Le gouvernement du Canada finance des infrastructures dans tout le pays pour rendre possible la production nationale de vaccins.
    • Santé Canada facilite le processus de passation des marchés. Certaines entreprises ont indiqué leur préférence pour une approche nationalisée des marchés publics (plutôt qu’un traitement individuel avec les provinces et les territoires).
    • Santé Canada suit les essais cliniques mondiaux et la participation du Canada à l’essai « Solidarity ».
    • Santé Canada suit également les essais cliniques en cours et prévus pour les traitements de la COVID-19 au Canada. D’autres conversations sur l’accès aux traitements et l’atténuation des pénuries ont lieu à la table de l’Alliance pancanadienne pharmaceutique (APP).
    • L’ASPC va convoquer un groupe sur les questions cliniques pour donner des conseils sur les essais cliniques.

La coordination de la recherche et la préparation aux pandémies

  • En France, le président Macron a demandé la création d’un comité de haut niveau relevant conjointement du ministre de la Santé et du ministre de la Recherche, de l’Innovation et de l’Enseignement supérieur (lien en français). Il prodigue des conseils pratiques coordonnés sur les diagnostics, les essais cliniques et le développement de vaccins.
    • C’est potentiellement un bon modèle pour le Canada.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 10 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 17 avril 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 16 avril.

 


 

Sommaire

  • L’objectif de la réunion était de discuter des principales considérations relatives à l’assouplissement des mesures de confinement au Canada et d’une stratégie nationale à long terme pour la recherche sur les maladies infectieuses et leur surveillance.
  • Le plan de relance du Canada devrait prendre en considération les capacités des systèmes de santé, l’amélioration des tests et de la surveillance ainsi que des conseils spécifiques sur l’hygiène publique et le port du masque pour la population en général. Il convient d’envisager un déconfinement progressif, des approches spécifiques aux régions et aux secteurs ainsi que leur incidence sur les populations vulnérables.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Matthew Gilmour Ph.D., Agence de la santé publique du Canada
  • Gary Kobinger Ph.D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Les considérations pour la phase de récupération et les mesures d’assouplissement du confinement

 

  • Le premier ministre a demandé des informations sur l’assouplissement des mesures de confinement au Canada.

Perspective sociale et comportementale

  • L’annexe sur les impacts psychosociaux dans Préparation du Canada en cas de grippe pandémique : Guide de planification pour le secteur de la santé fournit des conseils sur des questions telles que les seuils de détresse, de violence et de deuil, et les ressources nécessaires pour ramener les gens au travail en toute sécurité.
  • Il est important de comprendre la perspective et les préoccupations des travailleurs en ce qui concerne leur retour au travail. Ces préoccupations seront spécifiques à chaque secteur selon les mesures de protection et de soutien pour maintenir des environnements sécuritaires.
  • Les discussions et la coordination avec les syndicats peuvent améliorer les stratégies de retour progressif au travail.

Lignes directrices propres aux secteurs

  • Les Canadiens reçoivent des conseils sur la façon de rester chez eux et de s’éloigner physiquement. Des orientations claires seront nécessaires pour la phase de récupération et l’assouplissement des mesures de confinement. Avant d’assouplir les mesures existantes, le public a besoin de conseils sur les activités et les lieux tels que les lieux d’affaires, les transports et les soins de santé.
  • Il serait utile de préparer des lignes directrices spécifiques à chacun des secteurs.

Test de dépistage de la COVID-19

  • Le Canada ne dispose pas encore de tests de dépistage de la COVID-19 au niveau requis pour contrôler rapidement l’efficacité et la sécurité des mesures de santé publique. Les données épidémiologiques au niveau de la population, telles que le nombre de personnes infectées et le nombre de personnes qui ont été infectées ou qui sont à risque, restent peu informatives.
  • Il est nécessaire de mieux comprendre la façon dont la COVID-19 touche les enfants, car le retour à la normale dépend de la réouverture des écoles et des garderies.
    • Le recrutement de laboratoires non cliniques ayant l’expertise et les ressources nécessaires pour effectuer les tests de réaction en chaîne de la polymérase (PCR) à partir d’échantillons de recherche et d’échantillons cliniques est un moyen potentiel d’accroître considérablement la capacité de dépistage du Canada. Il n’y a pas de processus de certification compliqué, les laboratoires doivent seulement posséder un certain nombre de compétences (pour montrer que leurs tests sont de qualité suffisante). Les tableaux de compétence sont publiés par les autorités sanitaires provinciales.

Masques

  • Il est nécessaire que les chefs des services de santé fédéraux et provinciaux formulent une recommandation claire concernant l’utilisation de masques faits maison pendant la phase de récupération, que ce soit pour un usage général en public ou pour une utilisation dans des espaces confinés où l’éloignement physique n’est pas possible (p. ex. : les transports publics, les centres commerciaux, etc.).
  • Les enfants ne sont pas en mesure de porter des masques de façon constante et sécuritaire, et le risque de messages contradictoires est donc élevé. Le taux de conformité peut être plus élevé lorsque les enfants sont accompagnés par des adultes (p. ex. : dans les transports publics, dans les magasins, etc.).
  • Si les masques sont recommandés, il faut des conseils sur les types de matériaux appropriés, les procédures pour les mettre et les retirer ainsi que des conseils sur l’importance de maintenir les mesures de sécurité actuelles telles que le lavage courant des mains, le comportement exemplaire en cas de toux, etc.
  • Si l’utilisation générale de masques est recommandée pour le retour au travail, les gouvernements ou les employeurs devraient envisager de fournir des masques aux personnes qui ne sont pas en mesure de fabriquer leur propre masque.
  • Il faut expliquer clairement au public que les masques n’éliminent pas le risque d’infection, mais contribuent à réduire la propagation.

Questions administratives

  • Les employeurs devraient envisager d’adopter diverses exigences sur les lieux de travail pour signaler les symptômes et les maladies, traiter les questions liées aux congés sans diagnostic médical, ainsi que les assurances et les responsabilités. Cela est important, surtout si les tests ne sont pas facilement accessibles.
  • La stratégie de retour au travail peut se faire selon une approche progressive, en demandant aux personnes à faible risque de retourner d’abord au travail et aux personnes à plus haut risque (p. ex. : les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques) de rester chez elles.

Des idées pour une stratégie nationale de recherche, de développement et de préparation en matière de maladies infectieuses

  • Afin de maintenir l’accent sur la recherche et le développement en matière de maladies infectieuses et d’assurer une meilleure préparation et coordination pour les futures épidémies, le groupe d’experts a discuté d’une idée de stratégie nationale pour la recherche, le développement et la préparation en matière de maladies infectieuses.

Modèles existants à suivre

  • Les Centres of Excellence for Influenza Research and Surveillance (CEIRS) (traduction libre : centres d’excellence pour la recherche et la surveillance de la grippe) constituent un modèle américain pertinent :
    • Un réseau décentralisé financé par la National Institutes of Health (NIH) avec différents centres détenant des compétences différentes.
    • Ce réseau permet une mise en commun ouverte des réactifs et des protocoles, ce qui élimine la nécessité d’accords de transfert de matériel et d’accords de transmission de données pour chaque collaboration (un défi auquel les chercheurs canadiens sont confrontés pendant la pandémie de COVID-19).
    • Des relations continues permettent de se tourner facilement vers de nouveaux objectifs de recherche.
    • Le réseau augmente la capacité et réduit la redondance des instruments et des infrastructures en plus de proposer de nombreux services partagés.
    • Un excellent moyen de dynamiser la formation du personnel hautement qualifié.
  • Les Réseaux de centres d’excellence (RCE) du Canada sur l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) sont potentiellement de bons modèles. Ils ont mené des recherches fondamentales et appliquées, notamment dans le domaine des sciences sociales, de la sensibilisation internationale, des composantes politiques, des partenariats, etc. Un document sur ce RCE sera transmis au groupe.

Défis de financement

  • Certains membres du groupe d’experts ont exprimé leur point de vue selon lequel le financement actuel de la recherche sur la COVID-19 au Canada n’est pas optimal. Les appels de financement multiples, chacun dans un format différent et ayant un faible taux de réussite, entraînent une lassitude des chercheurs face aux demandes tout en augmentant la charge administrative.
  • Un document évolutif qui suit les preuves et l’expertise (p. ex. : l’EPPI Centre du Royaume-Uni) peut mettre en évidence les domaines qui ont reçu un financement important et ceux qui n’en ont pas reçu.

Communication scientifique

  • Le groupe d’experts a noté la négativité et les critiques du public concernant le nombre de tests PCR effectués. Nous ne comprenons pas non plus la raison pour laquelle le développement des tests sérologiques prend autant de temps.
  • Il convient d’envisager la possibilité d’adresser au public des messages clairs et simples sur la nécessité d’effectuer des tests PCR (basés sur l’ADN) et des tests sérologiques.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 11 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 21 avril 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 20 avril.

 


 

Sommaire

  • La réunion avait pour but de discuter des principales considérations relatives à l’assouplissement des mesures de confinement par le Canada.
  • Le groupe d’experts s’accorde sur trois critères essentiels avant d’envisager un assouplissement des mesures : 1) le contrôle de la transmission de la COVID-19; 2) une capacité suffisante des systèmes de santé; 3) une capacité suffisante de dépistage, de recherche des contacts et de surveillance.
  • L’assouplissement des mesures de confinement doit se faire progressivement, en disposant de suffisamment de temps pour en mesurer l’impact, et en suivant des lignes directrices clairement formulées, en déployant des efforts soutenus pour prévenir la propagation de l’infection et en respectant des critères clairement définis pour déterminer le moment où un retour à des mesures plus strictes pourrait être nécessaire.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael’s

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Steven Taylor, Ph. D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Deborah Cook M.D., Université McMaster
  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Matthew Gilmour Ph.D., Agence de la santé publique du Canada
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Caroline Quach M.D., Université de Montréal
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Rétroaction sur les projets de recommandations visant à assouplir les mesures de confinement

 

  • Des projets de recommandations visant à assouplir les mesures de confinement ont été diffusés pour que le groupe d’experts puisse les examiner et présenter ses commentaires.
  • Les recommandations sont censées contenir des lignes directrices générales, ainsi que des indicateurs précis au besoin.
  • Il est convenu que les principes sous-jacents et les recommandations sont solides. Les membres soulèvent le besoin d’avoir davantage d’indicateurs précis pour qu’il soit possible d’apporter une aide pratique optimale.

Actuellement absent du document d’orientation

  • Un plan cohérent sur la manière dont les données (par exemple, la recherche des contacts, les tests au niveau de la population) seront synthétisées.
    • Le groupe d’experts sur la modélisation a fourni des recommandations sur les besoins en données.
  • Nous ne disposons toujours pas des données requises pour soutenir l’ouverture des écoles et garderies, car nous ne possédons pas encore une bonne compréhension de la transmission du SRAS-CoV-2 et de l’immunité des enfants.
    • Des ouvertures pilotes dans des zones où le nombre de cas est faible, alliées à de tests à grande échelle, peuvent être considérées comme une approche potentielle.

Contrôle de la transmission de la COVID-19

  • Des mesures doivent être prises pour identifier et protéger les travailleurs à haut risque, en plus des travailleurs de la santé (par exemple, les chauffeurs, les caissiers, les travailleurs des garderies).
  • La « transmission diminuée » et la « transmission stabilisée » sont deux concepts différents. Il faut établir la distinction entre ces deux concepts et les définir.
  • La section relative à l’ouverture des frontières doit être étoffée.

Assurance d’une capacité suffisante du système de santé

  • L’essentiel est de maintenir les cas de COVID-19 à un niveau suffisamment en dessous de la capacité en matière de soins de santé pour que le système puisse absorber une augmentation des cas une fois que les mesures de santé publique seront assouplies ou levées.
  • Les délais recommandés doivent tenir compte du fait que les problèmes de capacité des unités de soins intensifs (USI) se traduisent par une attente d’environ trois semaines pour les nouveaux cas.

Assurance par rapport aux capacités de test et de suivi

  • Il est essentiel de mieux comprendre la prévalence des pathogènes viraux parmi les différentes catégories démographiques (par exemple, les zones rurales, les zones urbaines, les groupes d’âge), ainsi que la proportion de cas asymptomatiques.
  • Si elles sont mises en œuvre, les applications sur Bluetooth pour la recherche des contacts doivent être utilisées avec précaution. Outre les préoccupations liées à la protection de la vie privée, Bluetooth peut ne pas saisir une information exacte sur la proximité d’une source d’infection potentielle.
  • Les tests sérologiques peuvent ne pas être révélateurs de l’immunité et des études immunologiques de base doivent être menées. Il y a lieu de faire preuve de prudence dans les communications publiques.

Test de dépistage de la COVID-19

  • Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’Agence de la santé publique du Canada fait le point sur les tests de diagnostic, en particulier les tests aux points d’intervention et les tests chromatographiques envisagés.
  • Le besoin de données fiables sur la prévalence de l’infection au Canada subsiste.

Coordination des essais cliniques sur la COVID-19

  • La coordination des essais cliniques au Canada est souhaitable pour éviter les petites études non concluantes.
  • Pour les essais cliniques thérapeutiques, à l’exception des essais de soins intensifs qui sont bien organisés, il n’existe pas de structure pour faciliter la collaboration. Le nombre croissant d’essais risque de ne pas donner des résultats suffisants en raison du nombre de patients et des fonds limités.
    • Un effort national soutenu s’impose pour gérer ce processus, mais on ne sait pas très bien où il devrait l’être et qui devrait le diriger.

Vaccins

  • On évoque le plan du gouvernement visant à procurer des vaccins candidats prometteurs aux Canadiens.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 12 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 24 avril 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 23 avril.

 


 

Sommaire

  • La réunion avait pour but d’examiner les recommandations révisées concernant l’assouplissement des mesures de confinement. Le groupe d’experts approuve la version provisoire du document.
  • Le groupe d’experts discute également des lacunes existantes dans la recherche et la coordination des essais cliniques sur la COVID-19. Le Canada bénéficierait d’une stratégie de recherche globale cohérente qui intègre tous les différents éléments de la population, de la science clinique et fondamentale sur la COVID-19.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Steven Taylor, Ph. D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Deborah Cook M.D., Université McMaster
  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Matthew Gilmour Ph.D., Agence de la santé publique du Canada
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Rétroaction sur les projets de recommandations pour la phase de rétablissement de la COVID-19

 

  • Des projets de recommandations révisés concernant l’assouplissement des mesures de confinement ont été diffusés et approuvés.
  • Santé Canada fait remarquer que les recommandations du groupe d’experts de la conseillère scientifique en chef du Canada visant l’assouplissement des mesures de confinement viennent à point nommé.
  • Un comité consultatif technique de l’Agence de la santé publique a mené des examens sur ce que l’on sait sur la COVID-19 chez les enfants. Les documents sont distribués au groupe d’experts.

Nouveau financement fédéral de la recherche et du développement sur la COVID-19

  • La conseillère scientifique en chef du Canada demande des commentaires sur la question de savoir s’il y a des lacunes dans le financement fédéral nouvellement annoncé pour la COVID-19, qui comprend :
    • Initiative pancanadienne d’études sérologiques - 300 millions de dollars pour soutenir la mise en banque de matériel biologique et la recherche fondamentale en immunologie et virologie.
    • Réseau canadien de génomique COVID-19 (RCanGéCO) - 40 millions de dollars pour soutenir le séquençage des génomes viraux et des génomes hôtes.
    • 633,3 millions de dollars au total pour soutenir les essais précliniques et cliniques de vaccins par l’entremise des secteurs public et privé.
    • 29 millions de dollars au CNRC pour la mise à niveau de ses installations afin d’assurer la capacité de production de vaccins.
    • 10 millions de dollars pour établir des grappes de modélisation et une capacité de surveillance des données au Canada.
    • 114,9 millions de dollars pour soutenir davantage de projets de recherche par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada.
  • Le nouveau financement pour la recherche est une bonne nouvelle. Cependant, il est souhaitable d’avoir une stratégie globale pour guider le financement des études scientifiques sur la COVID-19.
  • Coordination des essais cliniques
    • Canadian Treatments for COVID-19 (CATCO) est soutenu par les Instituts de recherche en santé du Canada, ainsi que par le Groupe canadien de recherche en soins intensifs et l’Association pour la microbiologie médicale et l’infectiologie Canada pour faire des essais Solidarity au Canada. Sunnybrook et UBC sont les premiers sites à inscrire des patients, et CATCO compte sur la participation de jusqu’à 20 hôpitaux. Ils sont actuellement en train d’établir une présence sur le terrain pour faire la liaison avec les cliniciens qui traitent les patients atteints de la COVID-19 afin de les recruter dans le contexte des essais.
    • Des efforts ont été déployés pour normaliser les formulaires de consentement, les contrats, les approbations déontologiques et pour abréger les formulaires de rapport de cas par l’intermédiaire du National Methods Centre. C’est souhaitable à un niveau national.
    • La meilleure coordination à ce jour a été assurée par le Groupe canadien de recherche en soins intensifs (CCCTG), mais ces efforts sont déployés par des médecins des unités de soins intensifs à titre individuel et ne s’inscrivent pas dans un cadre national. Ces efforts de collaboration reposent sur les relations qui existaient au préalable entre les médecins (le CCCTG existe depuis 1980). C’est un modèle à imiter.
    • Par exemple, les patients recrutés pour des essais cliniques pourraient être automatiquement inscrits à des initiatives dans le domaine de la sérologie. Actuellement, rien de systématique n’est en place pour faciliter les choses.
    • Il existe également un besoin de coordination entre les chercheurs sur les vaccins au Canada. Compte tenu des connaissances du groupe d’experts en date du 23 avril, aucune réunion de haut niveau n’a eu lieu pour coordonner les efforts liés aux vaccins.
  • Stratégie de diagnostic/dépistage de la COVID-19
    • La stratégie globale de dépistage, qui comprendrait des tests PCR, des tests de prévalence des pathogènes viraux (éventuellement au moyen de tests regroupés) et une initiative liée à la sérologie, serait utile.
    • Actuellement, nous manquons de données propres au Canada sur la prévalence de la COVID-19. Les tests de prévalence sont importants et doivent alimenter les données sérologiques.
    • Les objectifs du nouveau Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 pourraient être intégrés au contexte de l’ensemble de la stratégie de diagnostic et des outils disponibles, et non pas uniquement axés sur l’immunité. Il faut comprendre globalement le cours naturel de la réponse immunitaire chez les patients infectés; c’est essentiel pour établir des stratégies de vaccination.
  • Une démarche en réseau face à la COVID-19 présente un avantage. La notion de réseau nécessite une harmonisation explicite, des protocoles communs et un échange des données.
  • La conseillère scientifique en chef du Canada propose de discuter du concept de coordination, tant à court terme (en commençant par la coordination des essais cliniques, des tests PCR, des tests sérologiques et des tests de prévalence) qu’à long terme. Il ne s’agirait pas seulement de principes généraux, mais aussi d’actions concrètes. En fin de compte, ces éléments pourraient s’agencer en une éventuelle stratégie nationale de recherche, de développement et de préparation en matière de maladies infectieuses.
    • Qui sont les personnes compétentes pour réunir tout cela et exercer un leadership?
    • À quoi ressemble une coordination réussie? Comment collecter les données dont nous avons besoin de manière coordonnée et intégrée?
    • Quel type de planification à long terme est nécessaire?

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 13 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 1 mai 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 30 avril.

 


 

Sommaire

  • L’objectif de la réunion était de poursuivre les discussions sur une stratégie de coordination des activités scientifiques et de recherche sur la COVID-19.
  • Les activités scientifiques et les activités de recherche sur la COVID-19 du Canada bénéficieraient d’une coordination par les réseaux existants et les points naturels de connectivité (p. ex. le long des pipelines de biobanques et de collecte de données).
  • Les domaines clés de la surveillance des données sur la COVID-19 qui nécessitent un soutien comprennent la collecte et la gestion des données, et l’intégration des modélisateurs avec la santé publique et les laboratoires.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael’s

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Steven Taylor, Ph. D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Gary Kobinger, Ph. D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Caroline Quach M.D., Université de Montréal
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Le groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19

 

  • La conseillère scientifique en chef a fourni une vue d’ensemble et a sollicité des commentaires.
    • Le nouveau groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 comprend plusieurs membres du groupe d’experts. La liste complète des membres se trouve ici.
    • La première réunion a eu lieu le mardi 28 avril. L’objectif était de déterminer les priorités concernant les personnes qui seront testées et la manière dont elles le seront.
    • Quatre sous-groupes ont été formés : (1) Dépistage; (2) Cohortes; (3) Dépistage communautaire; et (4) Immunologie.
    • Les membres du groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 sont encouragés à consulter largement des experts externes.
  • Le groupe d’experts a souligné l’importance de faire participer dès le début les biostatisticiens aux travaux du groupe de travail afin de garantir des études informatives de grande qualité. Il s’agit d’une préoccupation majeure compte tenu de la publication récente d’études de séroprévalence très médiatisées, mais de qualité médiocre, réalisées par d’autres pays. L’expertise des biostatisticiens pourrait être représentée au niveau du groupe de travail ou du secrétariat.

Coordination à court terme des activités scientifiques et de recherche sur la COVID-19

  • La conseillère scientifique en chef a posé trois questions au groupe d’experts sur ce qui est nécessaire à court terme pour la coordination des activités scientifiques et de recherche sur la COVID-19 du Canada.

Question 1 : Comment coordonner pratiquement les tests de diagnostic, de sérologie et de prévalence, en reconnaissant les systèmes et organisations existants dans tout le pays? Quelle serait la bonne façon de rassembler tout cela?

Le point sur le dépistage

  • Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) élabore actuellement deux documents pertinents sur le dépistage : l’un sur un cadre stratégique de dépistage de la COVID-19 et l’autre sur les lignes directrices relatives aux tests de laboratoire. Il s’agira notamment d’envisager des tests de personnes asymptomatiques dans des contextes précis pour soutenir le processus de rétablissement.
  • Au niveau international, le test PCR reste le test privilégié de l’infection active.
  • Les objectifs du dépistage ont évolué au fur et à mesure de la progression de l’épidémie au Canada :
    • Au départ, le dépistage visait à détecter les cas afin de traiter, d’isoler et de rechercher les contacts.
    • Plus récemment, des tests d’intervalle plus proactifs ont été effectués à la lumière des crises survenues dans les établissements de soins de longue durée.
    • Aujourd’hui, avec l’accumulation de preuves sur les patients asymptomatiques, les tests aléatoires ont un rôle à jouer pour détecter les cas non diagnostiqués dans la population. Cette compréhension de base de la prévalence est nécessaire avant un assouplissement général des mesures de santé publique.
    • Pour réaliser des études longitudinales, il faudrait conclure des accords avec laboratoires régionaux de santé publique ainsi que prévoir des accords entre ces derniers, car ce sont eux qui effectuent les tests.
  • Les résultats des tests sérologiques pourraient être utiles pour orienter les politiques de retour au travail. De nombreuses entreprises demandent si elles doivent tester leurs employés (surtout s’ils font partie de populations vulnérables).
  • L’inclusion de données sociocomportementales à côté des tests est une considération. Il pourrait s’agir d’inviter les Canadiens qui subissent des tests de COVID-19 à participer à un suivi en ligne concernant la démographie, les comportements, la perception, le bien-être et d’autres considérations sociales, créant ainsi un registre de volontaires potentiels dans tout le Canada pour de futures enquêtes ou recherches cliniques.

Coordination des efforts de test par les réseaux

  • En raison de la pénurie de réactifs PCR au début de l’épidémie, tous les laboratoires de santé publique ont lancé des appels à la communauté des chercheurs pour obtenir des réactifs par l’intermédiaire des universités, des organisations professionnelles, des laboratoires de microbiologie clinique et des associations nationales. Pourrait-il y avoir un moyen d’exploiter le réseau créé par cet appel pour la coordination des tests?
  • Le processus de biobanques est une autre occasion de faciliter une coordination des activités.
  • Les experts ont souligné la nécessité d’avoir plus de clarté sur la manière de collecter des échantillons biologiques de grande qualité, comment et où les stocker pour le séquençage du virus de l’hôte et pour la sérologie. La gestion et le financement de l’infrastructure des biobanques ont également été abordés.
  • Pour encourager le partage ouvert des échantillons, une approche consiste à « suivre l’échantillon » et à faire participer les parties prenantes concernées au processus. Il est également important que les chercheurs aient accès aux données générées.
  • Les initiatives de biobanques sont actuellement présentes en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec; elles sont de nature régionale. Il serait judicieux de disposer de mécanismes de coordination provinciaux/régionaux, puis d’un réseau pour rassembler tous les efforts dans l’ensemble du pays. Cela pourrait se faire par l’entremise de centres régionaux de génomique.

Question 2 : Comment nous préparer au mieux à avoir une coordination clinique de la recherche sur la COVID-19, y compris l’échantillonnage pour la sérologie, et des cohortes cliniques pour les essais de vaccins et de traitements?

  • Il est nécessaire de bien comprendre ce qui est en cours ou prévu au Canada.
  • Actuellement, des renseignements sur les procès en cours sont disponibles aux endroits suivants :
    • Santé Canada tient une liste de tous les essais cliniques approuvés.
    • Les essais d’observation ou les essais portant sur des produits approuvés qui ne nécessitent pas l’approbation de Santé Canada se trouvent sur le site clinicaltrials.gov.
    • L’Organisation mondiale de la Santé reçoit une fois par semaine des données provenant d’essais cliniques, qui ont un spectre plus large.
    • L’Institut de recherche en santé du Canada a financé un certain nombre d’essais au Canada.
  • La plateforme CanCOVIDNote de bas de page 3 nouvellement créée pourrait être un lieu de coordination; cependant, les chercheurs en essais cliniques ne sont actuellement pas très actifs sur la plateforme, peut-être en raison des demandes cliniques durant la pandémie.

Question 3 : Quel serait le groupe ou les personnes qui établiraient un centre national virtuel de méthodes pour harmoniser les contrats, les approbations éthiques (CER) et d’autres éléments clés?

  • Les experts ont noté que la passation de contrats pour les essais cliniques est essentiellement locale. De nombreux essais, mais pas tous, sont parrainés par des entreprises, qui passent alors leurs propres contrats.
  • Les CER ont réagi très rapidement, avec des délais d’approbation très courts.
  • En France, un groupe de haut niveau, soutenu par le gouvernement, a été créé pour coordonner les essais de traitements et de vaccins et assurer une harmonisation de bout en bout. Le Canada pourrait-il tirer profit d’un tel organisme pour garantir des options viables en matière de mise à l’échelle et de production?
  • Le groupe d’experts a été informé par l’un de ses membres d’une prochaine réunion visant à examiner la coordination des candidats-vaccins au Canada. Parmi les participants figurent le Réseau canadien de recherche sur l’immunisation, l’Association canadienne pour la recherche et l’évaluation en immunisation, Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada.
    • Il a été suggéré que les discussions puissent inclure des acteurs d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada, étant donné leur lien avec l’industrie et les chaînes d’approvisionnement, ce qui devra être pris en compte.

Données et modélisation

  • La conseillère scientifique en chef a demandé au groupe d’experts de lui faire part de ses commentaires sur le financement nouvellement annoncé pour la surveillance des données.
    • L’octroi de 10 millions de dollars pour une initiative visant l’examen de données qui nous permettra de coordonner et de communiquer les données relatives à la pandémie partout au pays. Cela améliorera la réponse du Canada face à la COVID-19. (Annonce du PM, 23 avril 2020).
  • Il a été fait observer que les modélisateurs continuent de trouver difficile d’accéder aux données pertinentes sur la COVID-19 de Statistique Canada ou de l’Agence de la santé publique du Canada.
  • Les experts ont indiqué que la collecte, la gestion et l’intendance des données sont des domaines clés de la surveillance des données qui nécessitent un soutien financier.
  • Afin d’obtenir le bon type de données, on pourrait « suivre l’échantillon » pour repérer et réparer tout « maillon brisé » le long de la chaîne de données. Il est nécessaire d’intégrer les groupes de modélisation aux agences de santé publique et aux laboratoires afin qu’ils puissent accéder aux bonnes données.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 14 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 8 mai 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 7 mai.

 


 

Sommaire

  • La réunion avait pour but de discuter des tests de dépistage de la COVID-19 et des considérations pratiques et éthiques des applications de recherche des contacts. En outre, le groupe d’experts a été prié de formuler des suggestions quant aux données principales à recueillir dans le cadre des études sérologiques du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19.
  • Parmi les problèmes urgents concernant les tests de dépistage figurent le manque potentiel de capacité de stockage pour la mise en banque de matériel biologique et la nécessité de déterminer le nombre de tests nécessaire pour assouplir les mesures de confinement en toute sécurité.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael’s

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Deborah Cook M.D., Université McMaster
  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Gary Kobinger, Ph. D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Suggestions relatives aux éléments d’information à recueillir par le groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19

 

  • Le groupe de travail sur l’enquête populationnelle et l’étude longitudinal des cohortes du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 est en train de définir les éléments d’information de base à recueillir. La conseillère scientifique en chef du Canada a demandé aux membres du groupe d’experts de lui faire part de leurs suggestions.
  • La conseillère scientifique en chef du Canada a fait savoir que l’initiative sera déployée sur de nombreux sites et pourra compter sur un nombre important d’effectifs. Des hôpitaux de recherche et des centres universitaires, dirigés par des chercheurs scientifiques et des cliniciens-chercheurs, recevront des financements afin de recueillir un ensemble de données normalisées. Par ailleurs, des discussions avec Génome Canada sont en cours pour coordonner le recueil de données similaires et ainsi maximiser l’utilisation de chaque échantillon et cibler le plus grand nombre possible de patients aux fins de tests sérologiques.
  • L’étude de cohorte comprendra un élément prospectif et longitudinal et il faudra refaire périodiquement des tests sur les individus afin d’évaluer la possibilité de réinfection, en tenant compte également d’autres questions de santé.
  • Le groupe d’experts propose ce qui suit :
    • Lors du recueil de renseignements sur le risque d’exposition, il serait utile de recueillir des renseignements sur les professions qui ne font pas partie du secteur des soins de santé ou des services essentiels (par exemple, les abattoirs, prisons).
    • Le moment de l’exposition et le moment de l’apparition des symptômes, s’ils sont connus, seraient des renseignements importants à recueillir.
    • Parmi les autres renseignements utiles figurent l’emplacement géographique des personnes (urbain ou rural, immeuble d’habitation ou maison individuelle, etc.).
    • Caractéristiques des contacts : au cours d’une journée type, qui sont les contacts individuels? Quel est leur âge?
    • Outre les diagnostics de COVID-19 confirmés par test de réaction en chaîne de la polymérase (PCR), il pourrait être utile de savoir si les personnes se doutaient qu’elles étaient porteuses de la COVID-19 en l’absence de confirmation par PCR.
    • Inclure des questions comportementales : par exemple, combien d’heures par jour avez-vous passées hors de votre domicile?

Considérations relatives au dépistage de la COVID-19

Mise en banque de matériel biologique

  • Les efforts de mise en banque de matériel biologique dépendent de la capacité de stockage des échantillons. Les experts ont fait part de leur inquiétude quant au risque potentiel que des échantillons soient jetés en raison du manque d’espace de stockage. Les installations de confinement de niveau 2 sont suffisamment équipées et pourraient être davantage utilisées pour les tests, les diagnostics et le stockage des échantillons COVID-19.

Nombre de tests nécessaire

  • Le nombre de tests nécessaire dépend de l’objectif du dépistage. Par exemple, si les tests ont pour vocation de se substituer à l’éloignement physique, une augmentation d’un ordre de grandeur des tests (par rapport au nombre de tests actuel) peut être nécessaire. Les modèles estiment que 3 à 4 % des cas prévalents par jour devraient être identifiés par des tests et des recherches.
  • Nous disposons de certaines des données nécessaires pour établir des estimations éclairées sur le nombre de tests nécessaires dans un scénario de retour au travail. Des renseignements supplémentaires sur les caractéristiques de contact et leur incidence sur la transmission au sein de la communauté seraient nécessaires.

Nombre cible de tests à destination des populations vulnérables

  • Des tests réguliers des populations vulnérables, telles que les résidents et les travailleurs des maisons de soins de longue durée, sont des considérations essentielles.
  • À quels intervalles faudrait-il procéder à des tests réguliers? Il n’y a pas de réponse claire, car cela dépend du contexte. Les connaissances actuelles laissent entendre que des intervalles hebdomadaires ou plus courts sont nécessaires dans certains environnements à haut risque. On suggère de trouver l’équilibre entre la protection des populations vulnérables et l’inconfort des procédures de test (écouvillons nasopharyngés).

Possibilités et options en matière de tests

  • L’Organisation mondiale de la Santé se penche actuellement sur les moyens de raccourcir la période d’isolement obligatoire de 14 jours, par exemple 10+3 : 10 jours après l’apparition des symptômes ou 3 jours après leur disparition.
  • Des études sérologiques consistant à suivre les patients porteurs d’anticorps pendant plusieurs mois pour évaluer s’ils peuvent être réinfectés et, si oui, pour évaluer la gravité de la deuxième contamination, sont en cours.
  • Les lavages nasopharyngés semblent produire des échantillons aussi sensibles que les prélèvements par écouvillons nasopharyngés. Cela pourrait être utile, car les lavages sont moins inconfortables pour certains que l’utilisation d’un écouvillon.
  • Certains établissements, comme les Centers for Disease Control and Prevention, recourent aux prélèvements nasaux faits par les patients, ce qui permet d’économiser des équipements de protection individuelle.
  • Dans le cas de la grippe, la différence entre les prélèvements nasaux et nasopharyngés est minime, même à différents stades de la maladie. Cela pourrait aussi être le cas pour le SRAS-CoV-2, mais au 7 mai, cela n’a pas encore fait l’objet de tests rigoureux.
  • La salive pourrait également se substituer aux écouvillons nasopharyngés et pourrait également être utilisée pour tester les anticorps. L’inconvénient est que la salive est difficile à stocker, car elle contient des enzymes qui dégradent le virus. Les chercheurs étudient actuellement les moyens de stocker de manière stable des échantillons de salive.

Considérations relatives à l’utilisation des applications de recherche des contacts ou de proximité face à la COVID-19

  • La conseillère scientifique en chef du Canada a demandé aux Instituts canadiens des recherches avancées de produire un rapport intitulé « Société, technologie et éthique en cas de pandémie » qui met l’accent sur les applications de recherche des contacts ou de proximité.
  • La conseillère scientifique en chef du Canada a demandé au groupe d’experts de lui faire part de ses commentaires sur ce sujet. Le groupe d’experts a souligné les points à prendre en considération concernant l’utilisation des applications de recherche des contacts ou de proximité face à la COVID-19.

Questions soulevées

  • Les technologies de recherche des contacts seront-elles utiles dans les maisons de soins de longue durée et les services hospitaliers, ainsi qu’au sein de la population des plus de 70 ans, où le risque d’infection et de formes graves de la COVID-19 est le plus élevé?
  • Les applications de recherche des contacts sont-elles efficaces dans les transports publics?
  • Toutes les applications et autres technologies de recherche des contacts au Canada devront-elles être disponibles dans les deux langues officielles?
  • Comment garantir la sécurité et la confidentialité des données?
  • Comment limiter au maximum les faux positifs et les faux négatifs des applications de recherche des contacts, étant donné que les téléphones et leurs capteurs ne sont que des approximations imparfaites de l’exposition (par exemple faux positif à travers les murs ou faux négatif si le téléphone n’est pas avec son propriétaire)?
  • Comment remédier à l’impact disproportionné sur les communautés à faibles revenus et marginalisées, qui sont plus susceptibles de vivre dans des espaces densément peuplés, ce qui peut entraîner des taux de faux positifs plus élevés?
  • Si les applications s’appuient sur des renseignements provenant de tests effectués au niveau provincial, plusieurs niveaux de coordination peuvent être nécessaires. Que fera-t-on à ce sujet?

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 15 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 15 mai 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 14 mai.

 


 

Sommaire

  • L’objectif de la réunion était de communiquer les dernières mises à jour scientifiques sur la COVID-19 chez les enfants et les facteurs de risque de conséquences graves de la COVID-19.
  • Les données disponibles rendent difficile de déterminer si les enfants sont des transmetteurs importants de COVID-19. L’augmentation des cas de maladie de Kawasaki chez les enfants est une préoccupation potentielle pour la vaccination contre le SRAS-CoV-2.
  • La collecte de données probantes concernant les facteurs de risque de la COVID-19 est toujours en cours, ce qui permet de coordonner les collaborations de recherche et la diffusion des données afin de générer de grands ensembles de données communs.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael’s

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Deborah Cook M.D., Université McMaster
  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Gary Kobinger, Ph. D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Caroline Quach M.D., Université de Montréal
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada
  • Cara Tannenbaum M.D., Université de Montréal, conseillère scientifique à Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

La COVID-19 chez les enfants

 

  • Le groupe d’experts a cerné l’information clé nécessaire pour orienter la réouverture des écoles en toute sécurité et la préparation en vue d’une éventuelle seconde vague d’infection.
  • Il a été suggéré de créer un groupe de travail sur la COVID-19 chez les enfants.

Orientation de la transmission de COVID-19 chez les enfants

  • En date du 14 mai, les connaissances acquises nous permettent difficilement de savoir dans quelle mesure les enfants transmettent l’infection aux adultes, et ce, pour diverses raisons, dont le fait que les enfants ont été infectés par des flambées épidémiques de COVID-19, mais qu’ils sont rarement des cas index, et le fait que les fermetures d’écoles diminuent les contacts et les cas.
  • Montréal recueille des données au hasard, ainsi que dans toutes les admissions à l’hôpital, pour des études sérologiques et des prélèvements nasaux afin d’étudier l’incidence de COVID-19 chez les enfants et leurs parents, mais ne peut déterminer l’orientation (si le parent a infecté l’enfant, ou vice versa).
  • Une étude (Danis et al., Clinical Infectious Diseases) où un enfant présentant des symptômes de COVID-19 n’a pas transmis l’infection malgré plus de 170 contacts avec des adultes suggère que les enfants sont moins infectieux.
  • Il serait utile d’examiner les données de la Suède, où l’on n’a pas fermé les écoles, pour voir si les enfants infectés sont des cas indexés dans des groupes ou des foyers.
  • Une autre source potentielle de données est constituée par les communautés religieuses ayant déjà connu des épidémies lors de grands rassemblements, où les enfants auraient pu faire partie de la chaîne d’infection.

La maladie de Kawasaki liée à la COVID-19 chez les enfants

  • Les cas de KawasakiNote de bas de page 4 observés chez les enfants (France, Canada et autres pays) pourraient également avoir une incidence chez les jeunes adultes, car ils pourraient être dus à une préexposition au SRAS-CoV-2. Des données épidémiologiques sont nécessaires, notamment les antécédents d’exposition des enfants.
    • L’Organisation mondiale de la Santé tente d’en faire une maladie à déclaration obligatoire afin de mieux déterminer si les cas augmentent réellement et à quel rythme.
    • Le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine de Montréal recrute actuellement une cohorte pour une étude. Une augmentation de l’incidence de cas de Kawasaki y a été constatée. Dans ce contexte, il serait possible d’interroger les familles sur l’exposition et la préexposition à la COVID-19.
  • Les projets actuels comprennent celui du Programme canadien de surveillance pédiatrique, qui mène des études en envoyant des courriels automatisés à tous les pédiatres pour trouver des cas de la maladie de Kawasaki, et celui du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales, qui mène également une surveillance hebdomadaire des admissions à l’hôpital par âge.

Facteurs de risque pour la COVID-19

Facteurs de risque

  • Par des études d’observation, les chercheurs continuent de recueillir des données sur les facteurs de risque.
  • Les facteurs de risque de l’apparition de COVID-19 et de l’évolution vers une maladie grave sont différents.
    • Par exemple, à l’apparition, ils comprennent le travail dans un établissement de soins de santé ou de soins de longue durée. Le risque d’exposition changera également à mesure que les mesures de distanciation physique seront levées.
    • Pour l’évolution vers une maladie grave, les centres de contrôle et de prévention des maladies disposent d’une liste de facteurs de risque probables qui incluent l’âge des personnes de plus de 65 ans, les maladies pulmonaires ou cardiaques graves, le diabète et un système immunitaire affaibli.

Collecte et analyse des données

  • Des données démographiques sont nécessaires pour les cas positifs et négatifs. Les cas négatifs servent de données de contrôle, qui sont nécessaires pour déterminer les facteurs de risque.
  • Il a été souligné que Thrive Health, la société qui a créé l’application de soutien Canada COVID-19, a eu des difficultés à obtenir l’autorisation de collecter des données démographiques ainsi que des données sur les symptômes signalés par les utilisateurs. L’application compte plus de 200 000 réponses d’utilisateurs et plus de 50 000 utilisateurs signalant des symptômes, et pourrait être une source importante d’information sur les facteurs de risque basés sur la démographie.

 


 

 

Vue d’ensemble des discussions

Réunion 16 du groupe d’experts de la CSC

Tenue par téléconférence le 19 mai 2020

 

La discussion qui suit tient compte des éléments de preuve et des connaissances scientifiques jusqu’au 18 mai.

 


 

Sommaire

  • La réunion avait pour but de recueillir les commentaires du groupe d’experts sur la version mise à jour du Document d’orientation national sur les indications de dépistage de la COVID-19 en laboratoire de l’Agence de la santé publique du Canada.
  • Le dépistage chez les personnes asymptomatiques dans des environnements où la probabilité prétest est élevée doit être envisagé afin de contrôler les éclosions actuelles ou de prévenir les éclosions futures.

Experts participants:

  • Mona Nemer Ph.D., Conseillère scientifique en chef (présidente)

 

Modélisation des maladies

 

  • Caroline Colijn Ph.D., Université Simon Fraser
  • Kamran Khan M.D., Hôpital St Michael’s

 

Sciences du risque et du comportement

 

  • Daniel Krewski Ph.D., Université d'Ottawa
  • Louise Lemyre Ph.D., Université d'Ottawa
  • Steven Taylor, Ph. D., Université de Colombie-Britannique

 

Sciences biomédicales et cliniques

 

  • Deborah Cook M.D., Université McMaster
  • Maziar Divangahi Ph.D., Université McGill
  • Gary Kobinger, Ph. D., Université Laval
  • Joanne Langley M.D., Université Dalhousie
  • Allison McGeer M.D., Hôpital Mount Sinai
  • Samira Mubareka M.D., Institut de recherche Sunnybrook
  • Guillaume Poliquin, Ph. D., Agence de la santé publique du Canada
  • Caroline Quach M.D., Université de Montréal
  • Supriya Sharma M.D., Santé Canada
  • Cara Tannenbaum M.D., Université de Montréal, conseillère scientifique à Santé Canada

 

Autre

 

  • Masha Cemma Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • George Enei, P. Eng., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)
  • Vanessa Sung Ph.D., Bureau de la conseillère scientifique en chef du Canada (en soutien)

 

Document d’orientation national sur les indications de dépistage de la COVID-19 en laboratoire

 

  • Le groupe d’experts reçoit une ébauche de la mise à jour des lignes directrices de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) concernant les tests de diagnostic de COVID-19.
  • La première version du document a été élaborée par l’ASPC au début de la pandémie et reflétait les preuves et les priorités de l’époque, par exemple l’accent mis sur les voyageurs comme les principales personnes à soumettre à des tests ou la capacité limitée des laboratoires provinciaux.
  • La version actuelle a été mise à jour pour refléter les preuves et les priorités actuelles et on continuera à la mettre à jour au fil de l’évolution de la situation.
  • La majorité des recommandations visent les personnes symptomatiques.
  • Le rôle du dépistage chez les personnes asymptomatiques est en cours de discussion.
  • Le document permet aux provinces et aux territoires d’adapter leurs stratégies de dépistage en fonction de l’évolution de l’épidémiologie et de leurs capacités à effectuer des tests.
  • Compte tenu des connaissances jusqu’au 18 mai, la sérologie n’a pas encore un rôle bien défini dans la détection des cas actifs, et n’est donc pas un point principal du document.

Commentaires du groupe d’experts

  • Les objectifs des tests pourraient être mieux définis, car les stratégies de dépistage diffèrent en fonction des objectifs.
    • Si l’objectif du test est de 1) documenter la prévalence, alors l’accent est mis sur la détection des cas symptomatiques.
    • Si l’objectif du test est 2) de contrôler les éclosions lorsqu’elles apparaissent ou 3) de prévenir de futures éclosions, il devient alors important de tester les personnes asymptomatiques avec une forte probabilité prétest.
  • Dans certains contextes, il est fortement conseillé de tester les personnes asymptomatiques.
    • Dans les hôpitaux et d’autres lieux de rassemblement, où la probabilité prétestNote de bas de page 5 est élevée.
    • Enquête sur l’éclosion : dès qu’un cas index est décelé dans un lieu de travail à forte densité, chaque personne asymptomatique dans ce milieu est soumise à un test aux fins de dépistage et d’isolement.
    • Les voyageurs en provenance de régions fortement touchées (une fois la reprise des voyages).
  • En ce qui concerne le niveau de risque, il pourrait être davantage nuancé dans le contexte du dépistage (fréquence et cercles de confinement) des travailleurs de la santé.
    • De nombreux travailleurs de la santé ont en fait un très faible risque d’exposition, en l’absence d’une éclosion.
    • Dans un milieu où il existe des preuves de transmission communautaire ou un volume élevé de transfert de patients d’établissements de soins de longue durée, il serait souhaitable d’agir de façon plus dynamique pour déceler les cas asymptomatiques.
  • Le document pourrait être révisé pour y inclure des considérations relatives aux cas pédiatriques, en accord avec les présentations inflammatoires liées à la COVID-19 observées chez les enfants.
  • On pourrait envisager de s’éloigner du thème de l’allocation des ressources économiques, car le document est axé sur la justification scientifique et les approches en matière de tests.
  • Une section pourrait être consacrée aux protocoles de recherche où il est reconnu que les approches en matière de tests peuvent dépendre des études de recherche menées. Par exemple, une étude sur la prévalence dans la population comprendrait la conduite de tests sur des personnes asymptomatiques.

Autres considérations relatives aux tests

  • Lorsque les politiques relatives aux tests changent au niveau local, il serait utile que cette information soit consignée et transmise à l’Agence de la santé publique du Canada et aux chercheurs, car ces données sont très importantes pour interpréter le nombre total de cas et modéliser le risque et la transmission.
  • Il pourrait être utile d’entamer des discussions sur les tests dans le secteur privé pour soutenir une relance de l’activité économique.
    • Il est prévu que les entreprises voudront tester leur main-d’œuvre, y compris les personnes asymptomatiques. Des tests ont déjà lieu dans certains milieux de services essentiels (par exemple, la gestion des déchets) et dans d’autres contextes (par exemple, les sites miniers).
    • Outre la détection d’éventuelles éclosions, les tests effectués dans ces milieux peuvent également rassurer les travailleurs.
    • Étant donné que l’on prévoit une demande croissante de tests, les laboratoires privés pourraient avoir un rôle important à jouer. Des précisions ou des lignes directrices sur la manière dont les laboratoires de tests privés peuvent être agréés pour effectuer des tests de dépistage de la COVID-19 peuvent être utiles.