L’étiquetage des aliments supplémentés… une décennie de recherche

7 mars 2024

 

Si vous n’avez pas suivi l’actualité concernant l’étiquetage nutritionnel, ne vous inquiétez pas, nous sommes là pour vous aider! En août 2021, l’Agence canadienne d’inspection des aliments et Santé Canada ont publié une politique de coordination de l’étiquetage des aliments. En juillet 2022, Santé Canada a dévoilé un nouvel étiquetage nutritionnel sur le devant des emballages et le nouveau cadre réglementaire pour les aliments supplémentés.

Que sont les aliments supplémentés? Ce sont des aliments préemballés auxquels ont été ajoutés un ou plusieurs ingrédients supplémentaires, comme des vitamines, des minéraux, des acides aminés et de la caféine. Les boissons énergisantes contenant de la caféine et les barres contenant des vitamines ou des minéraux ajoutés en sont des exemples courants. Dans un article de blogue précédent, nous avons décrit les nouvelles dispositions réglementaires concernant les aliments supplémentés et expliqué leur raison d’être. Cette fois-ci, Rana Wahba, coordonnatrice de projets scientifiques et diététiste professionnelle, nous parle du processus de recherche qui sous-tend les exigences en matière d’étiquetage.

Mettre l’accent sur la littératie en santé

« La publication de nouvelles dispositions réglementaires s’appuie sur des années de recherche, de consultations et d’analyses minutieuses menées par des experts du domaine concerné. Dans le cas des aliments supplémentés, nous nous sommes fondés sur plus d’une décennie de travaux de recherche », explique Mme Wahba.

Ces travaux ont débuté en 2010, lorsque la majorité des aliments supplémentés étaient considérés comme des produits de santé naturels (PSN). Au fil des ans, Santé Canada a accumulé des données sur ce que l’on allait éventuellement appeler les aliments supplémentés. En 2016, Mme Wahba s'est jointe au ministère et a commencé à travailler sur un projet dans le cadre d’une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) accordée à l’Université de Toronto, qui incluait une équipe de recherche composée de collègues de Santé Canada, de l’Université St. Francis Xavier et de l’Université d’Ottawa.

« La première tâche qu’on m’a confiée a été d’aider à adapter un outil d’évaluation de la littératie en santé provenant des États-Unis (Newest Vital Sign – en anglais seulement) en vue de son utilisation au Canada. En regardant un pot de crème glacée, les personnes devaient répondre à six questions sur l’étiquetage nutritionnel afin de déterminer leur niveau de littératie en santé. Après validation, l’outil a été utilisé pour s’assurer que les nouvelles étiquettes nutritionnelles seraient facilement accessibles et comprises par toutes les personnes au Canada, peu importe leur niveau de littératie en santé », indique Mme Wahba.

Santé Canada a ensuite tenu des groupes de discussion avec des professionnels de la santé afin d'évaluer un large éventail de propositions d’étiquetage des aliments supplémentés, puis a organisé des entretiens individuels et des groupes de discussion avec des consommateurs. À chaque étape, le ministère a tenu compte de la rétroaction pour raffiner les étiquettes, en supprimant les options qui s’avéraient trop complexes ou qui étaient mal comprises. Une fois la liste des étiquettes raccourcie, l’équipe a mené une enquête à grande échelle dans tout le pays. Enfin, une recherche qualitative (en anglais seulement) a été effectuée auprès des consommateurs en 2021 pour veiller à ce que l’approche de l’étiquetage à plusieurs composantes atteigne ses objectifs. C’est ainsi que s’est achevée la phase de recherche du projet.

Sur une étagère près de chez vous

À partir de toutes ces données, Mme Wahba et ses collègues ont élaboré les dispositions régissant les aliments supplémentés et les étiquettes qui accompagnent ces produits. Vous avez peut-être déjà remarqué ces étiquettes sur le marché.

« C’est très gratifiant de voir qu’une chose sur laquelle on a travaillé pendant des années a finalement abouti. Je suis fière de savoir que la réglementation s’appuie sur des recherches solides et que les étiquettes ont été conçues pour que tout le monde puisse les comprendre, notamment les personnes désavantagées en raison d’un niveau faible ou limité de littératie en santé », ajoute-t-elle.

Mais son travail ne s’arrête pas là. Mme Wahba participe activement à une campagne de sensibilisation visant à informer la population canadienne sur les nouvelles étiquettes des aliments supplémentés et compte bien poursuivre son travail sur d’autres ressources destinées aux consommateurs et aux professionnels de la santé.

« Nous analysons continuellement l’environnement pour repérer les nouvelles étiquettes qui apparaissent sur le marché. C’est un dossier sur lequel nous attendons beaucoup d’innovation », précise-t-elle.

Quel est son conseil aux Canadiens? « Lisez les étiquettes! Recherchez le tableau de renseignements sur les aliments supplémentés pour savoir ce que l’aliment contient. Lorsque vous voyez l’identifiant de mise en garde sur le devant de l’emballage, retournez le produit pour consulter l’encadré de mises en garde afin de déterminer si l’aliment vous convient. »

Figure 3 : Exemple d'un identifiant bilingue des aliments supplémentés avec mise en garde

Figure 3 : Exemple d'un identifiant bilingue des aliments supplémentés avec mise en garde

  • Figure 3 - Description textuelle

    Cette illustration représente un identifiant des aliments supplémentés avec mise en garde paraissant dans l'espace principal du produit préemballé. Cet identifiant est bilingue, le texte français précédant le texte anglais. Il s'agit d'une boîte rectangulaire blanche encadrée d'une mince ligne noire. Centré verticalement et du côté gauche de la boîte se trouve un point d'exclamation noir. À la droite de ce point d'exclamation se trouve une barre horizontale. Il y a un petit espace blanc entre le point d'exclamation et la barre et entre l'extrémité de la barre et la mince ligne noire qui encadre la boîte. La barre est de couleur noire et porte le mot « Supplémenté » suivi d'une barre oblique et du mot « Supplemented ». Les deux mots, en blanc, figurent en caractères gras et en lettres minuscules, sauf que la première lettre de chacun de ces mots est une majuscule. Les mots « Santé Canada » sont suivis d'une barre oblique et des mots « Health Canada ». L'ensemble de ces mots se trouve centré en-dessous de la barre, est de couleur noire et en lettres minuscules, sauf que la première lettre de chacun de ces mots est une majuscule.

 

D’ici le 1er janvier 2026, tous les aliments supplémentés devront afficher un tableau des renseignements sur les aliments supplémentés au lieu du tableau de la valeur nutritive que l’on trouve sur les autres aliments. Le tableau des renseignements sur les aliments supplémentés comprend des renseignements sur le type et la quantité de chaque ingrédient supplémentaire, en plus de l’information nutritionnelle qui se trouve habituellement dans le tableau de la valeur nutritive. Certains aliments supplémentés devront également afficher un identifiant de mise en garde sur le devant de l’emballage et un encadré de mises en garde à l’arrière. Lorsque vous voyez un tel identifiant, regardez l’encadré de mises en garde afin de déterminer si le produit est approprié pour vous.